En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
Source : AELF
La sainteté, c’est le fruit de notre rencontre avec le Seigneur Jésus. La bible nous rappelle souvent que Dieu seul est saint. Donc, la sainteté, c’est d’être en relation avec lui, de recevoir de lui la sainteté. La vie chrétienne n’est pas d’abord une vie morale mais une rencontre avec le Christ. Et c’est de cette rencontre que doit jaillir un changement de vie. L’amour de Jésus, la contemplation de tout ce qu’il a fait pour moi, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection fait jaillir en moi une action de grâce immense qui me pousse à répondre à son amour, à répondre aussi à ses exigences, en particulier lorsqu’il me dit : « ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». La vie morale n’est donc pas première dans la vie, chrétienne.
Ce qui est premier c’est la rencontre avec le Christ, mais la vie morale reste seconde, elle est la conséquence de cette rencontre. Ayant connu l’amour du Christ, je ne peux plus vivre comme avant. La sainteté n’est pas non plus ni un héroïsme, ni une perfection, mais une communion, avec Dieu et avec mes frères. Et là, vous voyez probablement le problème avec l’Evangile de ce jour. Jésus nous demande d’être parfaits. Mais nous savons que nous ne sommes pas parfaits, que nous ne le serons jamais, que Dieu seul est parfait. Le comble, c’est cette nouvelle traduction.
Dans l’ancienne traduction, il était dit : « soyez parfaits ! » Mais cet impératif s’est transformé en affirmation, ce qui est plus proche du texte grec. Pour Jésus, le fait que nous serons parfaits est un fait, une réalité. C’est magnifique ! A condition que nous ayons entendu la magnifique interprétation que j’ai entendue un jour dans la bouche du cardinal Barbarin et que je vous livre : Nous avons été faits, nous avons été créés par Dieu, mais nous avons tout défait. C’est le péché originel ! Alors dans son infinie miséricorde, Dieu nous a donné la loi et les prophètes. Mais nous n’avons pas obéi, nous avons tout redéfait, alors il a porté son amour à son paroxysme, il nous a parfaits, en Jésus. Il a parfait notre humanité.
Dans le mystère de l’Incarnation, la perfection de Dieu est entrée dans notre faible humanité. Alors, oui, nous pouvons dire que nous serons parfaits, mais à condition de prendre ce terme comme un participe passé. Il nous parfait ! Il va au-delà même du mystère de création. Dans le mystère de la Rédemption, il nous a parfait. Quel mystère ! Quelle joie aussi d’entendre cet Evangile et cette assurance de Jésus qui nous assure de sa présence et de son action à nos côtés. Ne vous inquiétez pas, même si vous avez tout défait, vous serez parfaits, par l’amour de Dieu.
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