Strasbourg: retour sur le troisième attentat de l'année

Le tireur de Strasbourg toujours en fuite

Pas moins de 720 policiers et gendarmes sont mobilisés pour le rechercher. Un appel à témoin a été lancé. Les forces de l’ordre allemandes et luxembourgeoises sont aussi sur le pont. L’auteur des fusillades a tué 2 personnes, une autre est en état de mort cérébrale et 12 sont plus ou moins sérieusement blessés.

Agé de 29 ans, ce strasbourgeois a déjà été condamné et emprisonné à de multiples reprises pour des faits de délinquance et de banditisme. Il devait être interpellé par les gendarmes le matin même de son attaque  dans le cadre d'une enquête de droit commun, mais a échappé à cette arrestation.

Fiché "S" depuis 2015 pour sa radicalisation islamiste, l’assaillant aurait crié "Allah Akbar" avant de tirer sur les passants. Olivier Roy, directeur du programme Méditerranée à l'Institut universitaire européen de Florence, est l’auteur du livre "Le Djihad et la Mort" (éd. du Seuil). Interrogé par Florence Gault, il évoque le profil de ces individus seuls à la radicalisation express et au passage à l’acte difficilement repérable.
 

Le marché de Noël de Strasbourg sous haute sécurité

Au regard du lieu ciblé, du mode opératoire employé, du profil de l’assaillant et des témoignages recueillis auprès des témoins, c’est bien la section antiterroriste du parquet de Paris qui s'est saisie des faits. Même si le secrétaire d'Etat à l’Intérieur appelle à la prudence quant à la motivation exacte de l’auteur de l’attaque, il assure qu’en prison, l'homme incitait à la pratique de la religion sous une forme radicale. Une nouvelle fois l’Islam de France est interpellé par ce tragique événement. C'est ce que rappelle Olivier Roy.

Après l'attaque de mardi soir, la question du dispositif de sécurité mis en place dans le centre-ville de Strasbourg se pose. Selon certains témoignages, le suspect se serait introduit dans l'enceinte par une allée pourtant soumise à des fouilles. Manque de vigilance, de sécurité ou erreur, ce sera à l'enquête judiciaire de trancher.

En attendant Alain Fontanel, premier adjoint au maire en charge de la culture et donc du marché de Noël, regrette, au micro de Bénédicte Brossard de RCF Alsace, que la sécurité n'ait pas été optimale en dépit du gros travail réalisé depuis 2015. Le marché de Noël de Strasbourg restera fermé ce jeudi. En près de 450 ans d'existence, il n'a été suspendu que deux fois, pendant l'occupation nazie et en 2015 après les attentats du Bataclan.
 

Face au terrorisme, les associations et les Eglises se mobilisent

Le gouvernement a élevé le plan Vigipirate au niveau, "urgence attentat", qui permet une mobilisation de moyens plus importante. Rappelons que la France vit sous une menace terroriste élevée depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent, qui a fait 246 tués depuis 2015.

L’attaque de Strasbourg est la troisième cette année. Guillaume Denoix de Saint-Marc préside l'Association Française des Victimes du Terrorisme. Il explique la manière dont elle va être présente dans l'urgence et sur le long terme auprès des victimes et de leurs familles.

Si les associations de victimes sont à pied d’oeuvre, c’est aussi le cas depuis mardi soir des Eglises catholiques et protestantes de Strasbourg. Mercredi midi, le glas de la cathédrale a sonné durant 10 minutes et une célébration œcuménique pour la paix a été célébrée hier soir au temple de la Capitale alsacienne. Une autre le sera ce soir à la cathédrale de Strasbourg. Enfin, mercredi soir, les responsables de la conférence des Cultes en France ont appelé à la confiance et à la fraternité, et invité à la prière qui apaise, qui répare et qui console.