Cette seconde semaine du synode a début samedi dernier par une grande fête au Vatican. Une soirée qui a réuni autour du pape François 7.000 jeunes de différentes nationalités. Il y avait beaucoup d’ambiance : on a pu y voir des danses, entendre du hip hop mais aussi des témoignages parfois poignants de jeunes qui, ayant fait l’expérience de différentes addictions ou ayant été confrontés à des situations difficiles, ont su trouver dans la foi et le soutien de chrétiens, les moyens de s’en sortir.
Le pape François s’est adressé au jeunes durant cette soirée avec, comme toujours des mots percutants. "Vous n'êtes pas des marchandises, vous n'avez pas de prix, vous n'êtes pas à vendre. Ne vous laissez pas séduire, ni acheter, ni asservir" a martelé le pape François qui a appelé aussi les jeunes à mettre en œuvre leur liberté de façon cohérente et concrète.
Après cette fête, le synode a repris ses travaux en différents groupes de travail. Les 14 groupes de travail linguistiques ont continué à réfléchir tous azimuts aux préoccupations de la jeunesse à partir de la première partie du document de travail préparatoire au synode : l’instrumentum laboris.
Les débats qui ont abouti à plus de 300 amendements se sont portés sur les migrations, les divisions au sein des familles, les ravages de la mondialisation mais aussi sur la délicate question des abus sexuels commis par des membres du clergé. Un sujet abordé notamment dans un des groupes francophones dont fait partie Mgr Gobillard, l’évêque auxiliaire de Lyon.
Même si ce sujet pousse évêques, auditeurs et experts à l’humilité, l’ambiance, au dire de beaucoup, est plutôt fraternelle. Tous les participants tentent de se mettre à l’écoute des uns des autres et de l’Esprit Saint. Une attitude qui s’inscrit dans la logique de la deuxième partie du document de travail sur le discernement dont l’examen a commencé cette semaine.
La formation à l’accompagnement et à la vie spirituelle est revenue souvent dans les prises de parole. Les jeunes ont exprimé leur besoin d’être écoutés pour qu’ils puissent eux-mêmes écouter ceux qui ont besoin d’entendre le message de l’évangile. Car seuls les jeunes peuvent évangéliser les jeunes. C’est ce que souligne une des jeunes auditrices du Synode, de nationalité canadienne, Emilie Callan.
Plutôt que faire une Eglise pour les jeunes, il s’agit de rajeunir l’Eglise ont dit certains des participants. S’il faut éviter de tomber dans la tentation du jeunisme, les membres de cette assemblée synodale ne veulent pas pour autant décevoir les jeunes. Le rapport final du synode ne doit pas être simplement une pâle copie du document de travail préparatoire : il faut qu’il soit accompagné d’un message adapté et direct qui puissent toucher et parler aux nouvelles générations. Il pourrait, dit-on, être dans une forme numérique car comme l’ont souligné beaucoup le monde digital et la nouvelle terre de mission du XXIe. C’est l’avis d’un autre canadien, l’évêque auxiliaire de Montréal, Mgr Dowd, très actif sur les réseaux sociaux.
Au-delà de ce défi numérique, le synode, et à travers lui, l’Eglise cherche à comprendre cette jeunesse dont elle ne maitrise pas complètement tous les codes. Ce qui est sûr, c’est que les deux semaines de travaux qui arrivent ne seront pas de trop pour répond à cet appel.
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