Alors que le synode des jeunes se poursuit à Rome, et que les évêques ont particulièrement réfléchi aujourd'hui à la formation des accompagnateurs, Antoine Bellier et Cyprien Viet reçoivent Mgr Jean-Claude Hollerich, s.j., archevêque de Luxembourg et président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE). Avec lui on évoque la jeunesse des pays d'Europe, une jeunesse plutôt favorable à l'Union européenne, qui a grandi dans des sociétés sécularisées et souvent en quête de sens.
Synode des jeunes, RCF se mobilise - Du 3 au 28 octobre, les évêques du monde entier sont réunis à Rome en synode pour réfléchir au thème: 'Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel'. RCF bouleverse ses programmes pour vous faire vivre un moment historique pour l'Église.
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'Je pense que les jeunes sont en général plus favorables à l'Union européenne que les anciens', observe Mgr Hollerich, donnant l'exemple du Royaume-Uni où 'les jeunes ont voté en majorité contre le Brexit'. Face à montée des nationalismes, le président de la COMECE confie : 'Je pense que c'est aussi notre devoir d'insister sur la plaix.' Dans les revendications identitaires actuelles, la religion tient une place importante. 'Nous devons veiller à ce que cette identité ne soit pas fermée mais en dialogue, ouverte... Les jeunes ont sens très aigu contre la discrimination.'
L'urgence pour l'Église en Europe, selon Mgr Hollerich est donc de 'dire non aux populismes'. 'Ce n'est pas possible qu'il y ait des gens, et des jeunes, qui se noient en Méditerranée et que ça ne nous intéresse pas. Si nous sommes chrétiens si nous sommes humains, nous devons nous y intéresser !' Et si on pense qu'on ne peut pas accueillir les migrants : 'que faisons-nous pour que les gens restent chez eux?'. Un sujet sur lequel 'on a encore beaucoup de choses à faire', dit Mgr Hollerich, qui rappelle que parmi les migrants beaucoup sont des jeunes, qui ne trouvent pas leur place dans leur pays. Il cite l'exemple de la Bulgarie, qui 'a perdu une grande partie de sa population jeune'.
'Nous sommes dans une société très riche mais qui manque profondément de sens, il n'y a plus de boussole pour orienter sa vie, on se lasse même du plaisir, il n'y a que le vide.' Pas question cependant pour l'archevêque de Luxembourg de diaboliser la sécularisation importante dans les sociétés européennes, parce que c'est un fait. 'Comme croyant je la vois de manière optimiste car Dieu y est, et je dois discerner les traces de Dieu dans cette sécularisation.'
Dans les sociétés européennes beaucoup de jeunes n'ont grandi ni dans la foi ni en opposition à l'Église, mais bien dans une certaine indifférence à l'égard de la chose religieuse. 'Ils ne connaissent pas, ils n'en savent absolument rien, c'est quelque chose de nouveau.' Mgr Jean-Claude Hollerich formule donc plusieurs souhaits pour l'Église réunie en assemblée synodale : 'Nous devons changer de langage pour être compris par les jeunes, nous devons être là au milieu des gens, et ne pas attendre que les gens vienennt à nous.'
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