L'avenir des jeunes passe par l'éducation. Élise Le Mer et Manuella Affejee consacrent ce Magazine du synode à l'éducation catholique : ses forces, ses fragilités, ses promesses. Et reçoivent Mgr Philippe Bordeyne, le recteur de l'Institut catholique de Paris (ICP), invité au synode en tant qu'expert, et Gabrielle Nogier, 21 ans, étudiante en école d'ingénieur, ancienne déléguée pour l'Île-de-France du réseau Chrétiens en grandes écoles (CGE), et actuellement à l'École d'évangélisation de la communauté de l'Emmanuel à Rome.
Synode des jeunes, RCF se mobilise - Du 3 au 28 octobre, les évêques du monde entier sont réunis à Rome en synode pour réfléchir au thème: "Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel". RCF bouleverse ses programmes pour vous faire vivre un moment historique pour l'Église.
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"L'éducation catholique ce n'est pas le thème du synode, comme le rappelle Mgr Bordeyne, c'est d'abord les jeunes en tant qu'ils ont un droit à l'éducation." À ce propos le recteur de l'ICP rapporte les propos d'un évêque du Bangladesh, "qui disait que dans son pays c'est un privilège d'accéder à l'éducation, ce n'est pas un droit".
Or, depuis 2.000 ans, "la pensée sociale chrétienne et l'activité de l'Église consiste à donner aux jeunes le droit et la possiblité de déployer leurs horizons de vie". On pense notamment à la création des universités au XIIIe siècle. Aujourd'hui, l'enseignement catholique c'est 220.000 écoles dans le monde, 1.760 universités et 60 millions de jeunes concernés. "Ce qui me touche c'est que les institutions catholiques soient ouvertes à tous les jeunes et puissent leur offrir la possiblité d'une formation complète."
L'enseignement catholique aide les étudiants à décrocher un diplôme mais les aide aussi à s'orienter leur vie. Mgr Guy-Réal Thivierge, secrétaire général de la Fédération internationale des Universités catholiques (FIUC), parle d'une "éducation intégrale, de l'intelligence, du cœur, des bras et des mains, non seulement des têtes pleines mais des têtes bien faites". L'objectif étant de permettre aux jeunes de développer au mieux toutes leurs potentialités.
"L'éducation doit viser à la formation des consciences et des élites de demain", a-t-il été dit lors du synode. Former des élites, mais sans être élitiste. L'ambition de beaucoup d'écoles et d'universités catholiques est "d'accueillir chaque jeune et de les amener aussi loin que possible sur le chemin qui sera vraiment le leur. Et de les "former à une rencontre avec l'autre, qui pourra être une rencontre avec Dieu".
"Je pense que cette génération a soif de rencontrer des gens différents et pas seulement de manière superficielle, en profondeur." L'université catholique tout comme les établissements qui accueillent une aumônerie, c'est pour beaucoup de jeunes l'occasion de rencontrer pour la première fois des chrétiens. "C'est un énorme terrain d'évangélisation, même si en tant que jeune on se pose beaucoup de questions - même en tant que catholique - mais c'est un moment crucial de notre vie où des non cathos peuvent avoir pour la première fois un témoignage de catholique", témoigne Gabrielle Nogier.
"Les écoles et les universités catholiques, ajoute Mgr Bordeyne, ce sont des lieux où les jeunes qui n'ont aucune possibilité de rencontre avec la foi chrétienne vont rencontrer des témoins vivants, vont être initiés à la prière, à la pensée sociale chrétienne, et se voir proposer des actions de solidarité ou de protection de l'environnement".
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