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[Synode] Mgr Nzapalainga: "la jeunesse centrafricaine va mal"

RCF,  - Modifié le 27 juin 2021
L'Invité de la Matinale[Synode] Mgr Nzapalainga: la jeunesse centrafricaine va mal
Stéphanie Gallet reçoit Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui en Centrafrique, en direct de Rome, à l'occasion du synode des jeunes.
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"Je me sens proche de la jeunesse et tout cardinal devrait se sentir proche de la jeunesse comme le fait le pape. Si on tourne le dos à la jeunesse, on tourne le dos au présent et à l’avenir. Nous devons nous préoccuper de la jeunesse en voyant où se situe ses préoccupations, et l’accompagner pour chercher des moyens, afin de trouver des solutions avec le Christ" explique â€‹Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui en Centrafrique, le plus jeune des cardinaux partitipant au synode.
 

"Beaucoup de jeunes n'ont plus d'issue à leur vie"

Le cardinal Nzapalainga garde un bon souvenir de sa jeunesse. "Je garde un bon souvenir de mes parents, de mes collègues. La communauté est très importante. Quand vous êtes accompagné, soutenu, vous avez des repères et vous pouvez avancer. Mais quand vous êtes seul, c’est difficile. Je souhaite aux jeunes de par le monde de se retrouver en communauté. L’Eglise est une communauté. Le Christ envoyait les apôtres deux par deux, ils étaient ensemble. Et c’est ensemble qu’ils reçoivent l’Esprit Saint" ajoute-t-il.

En Centrafrique, les moins de 18 ans représentent la moitié de la population du pays. "La jeunesse centrafricaine va mal. Les ¾ de mon pays sont occupés par des rebelles. Beaucoup de jeunes ne vont plus à l’école depuis 2013. C’est une préoccupation pour moi et les autres pasteurs également. Quand on va à l’intérieur du pays, on voit que beaucoup de jeunes ont pris les armes, beaucoup de jeunes se droguent, beaucoup de jeunes n’ont plus d’issue à leur vie et je pense que je dois lancer des cris pour que l’on puisse ensemble chercher à aider cette jeunesse-là" précise-t-il.

Cette jeunesse centrafricaine "rêve un jour de devenir adulte et responsable. Les jeunes veulent occuper un poste, apporter leur  contribution. Il faut encourager, encadrer cette énergie que l’on appelle amour pour qu’un jour il puisse aider son pays, son groupe. Si on ne fait rien, on enfouit un talent. Beaucoup de jeunes ont des rêves, et si on ne fait rien pour les aider, ils sombrent dans le pessimisme" lance également Mgr Nzapalainga.
 

Au synode, "chacun apporte sa contribution"

Les problèmes de cette jeunesse centrafricaine, le cardinal Nzapalainga a pu les exposer devant le pape François à l’occasion de ce synode des jeunes. "Il est venu en Centrafrique, il est au courant, et il continue à soutenir la jeunesse centrafricaine. Un hôpital romain est en train de construire un complexe de pédiatrie. C’est un geste fort. Le pape agit. Il intervient. Nous en avons parlé" précise l’archevêque de Bangui.

Plus largement, ce dernier est venu au synode pour porter la voix de la jeunesse africaine dans son ensemble. "Il y a un problème fondamental de mal gouvernance. Il faut avoir le courage d’en parler. Si on créait des structures normales pour aider les jeunes à réaliser leurs rêves, ils pourraient bien rester dans leur pays et travailler. Nous voulons que cela change. Quand on est président, on est responsable pour tous les groupes sans exception" explique-t-il.

De ce synode, Mgr Nzapalainga retient "ces beaux visages des hommes, des jeunes, qui sont ici avec nous et qui vivent l’appel de l’Eglise. Nous avançons ensemble, l’Esprit nous conduit vers la destination que Dieu lui-même est en train de préparer. Et petit à petit chacun apporte sa contribution. Les débats sont houleux, riches. Et petit à petit, les esprits s’apaisent aussi. On espère que le texte qui sortira sera le reflet des discussions que nous avons eues".

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