C’est ce qu’a annoncé la commission internationale d’enquête mandatée par les Nations-Unies. Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a déclaré qu’il était trop tôt à ce stade pour confirmer que des attaques chimiques avaient été perpétrées en Syrie.
'Par la volonté réitérée du régime de Bachar el-Assad de continuer à utiliser des armes chimiques sur le théâtre syrien. Une volonté politique claire de défiance à l’égard de la communauté internationale. La deuxième explication c’est que le régime syrien utilise le chlore, qui est certes une arme chimique, mais qui est aussi un produit industriel qu’on peut trouver aisément dans le commerce, et qui peut être utilisé, même s’il est 5 à 6 000 fois toxique que le sarin ou les neurotoxiques, de manière artisanale et rudimentaire. Il est totalement impossible et inimaginable d’empêcher le régime syrien de mettre la main sur un produit aussi simple et facile à obtenir que le chlore' explique Olivier Lepick, docteur en histoire et politique internationale de l’Institut des Hautes Études Internationales de Genève.
'Bien évidemment. Mais que ce soir l’OIAC ou même le Conseil de sécurité de l’ONU, voire même les Nations-Unies, ce n’est que la somme de la volonté de ses membres. Et à partir du moment où vous avez au Conseil de sécurité un ou deux membres permanents qui sont prêts à poser leur veto pour toute initiative, afin de protéger un allié sur le terrain, alors on se trouve dans une situation de totale impasse, marquée par le cynisme absolu des Russes' ajoute ce spécialiste.
'On a bien compris que quelle que soit l’horreur, quel que soit le nombre de victimes, quelle que soit la barbarie chimique ou conventionnelle qu’on va déployer sur le terrain, l’Iran et la Russie continueront de soutenir le régime pour protéger des éventuelles sanctions les frappes militaires. On est dans une situation qu’on connaît, et qui se renouvellera probablement dans les jours qui viennent' conclut Olivier Lepick.
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