Ce week-end, près de 3 000 passionnés étaient réunis au théâtre Le Quai à Angers dans le cadre d'un salon entièrement dédié aux tatoos, la convention « Mad Ink Days ». Si la plupart des tatouages vus sur place, représentaient des personnages loufoques, des scènes de vie ou des animaux, certains - moins nombreux - reproduisaient des icônes religieuses. Quelle est la motivation des personnes qui recourent à ce type de tatouages et que dit l’Eglise à ce sujet ?
Au milieu des allées, un homme retient particulièrement l’attention. Lorsqu’il enlève sa casquette, Florent laisse apparaître le portrait du Christ, marqué sur le haut de son crâne. Un tatouage qu’il a décidé de faire il y a six mois, tout comme la Vierge et la croix, qu’il arbore également sur la tête. « J’ai eu une éducation religieuse, explique Florent, toute mon enfance j’ai été dans des écoles privées, tenues par des bonnes sœurs, j’ai été enfant de chœur, j’ai fait partie des petits chanteurs de Touraine…Tout cela a été une grosse partie de ma vie et j’y ai appris des valeurs et des bases qui sont importantes. »
Pour certains, le tatouage est là pour laisser transparaître une partie intime de soi. Pour d’autres, c’est l’esthétique qui prime, y compris pour les tatouages religieux. Néanmoins Luc, tatoueur depuis cinq ans, remarque que ce type de tatouage est régulièrement demandé dans des circonstances douloureuses : « j’ai beaucoup de clients qui se tournent vers des tatouages religieux, suite au décès d’un parent ou d’un enfant. Ils veulent ainsi se raccrocher à la foi, ne pas oublier, garder un espoir. »
Si la démarche peut s’apparenter à une affirmation de sa foi, elle semble aller à l’encontre de l’interdiction inscrite dans la bible : « vous n’imprimerez point de figures sur vous ». Une phrase, qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre selon le prêtre angevin, Matthieu Lefrançois : « les interdictions lourdes dans la Bible sont répétées. Comme l’interdit de manger du porc, ou l’interdit de travailler le jour du Shabbat. Concernant l’interdiction d’imprime les figures, ce n’est dit qu’une fois, donc ce n’est pas très important. Je pense qu’il ne faut pas envisager les choses du côté permis/défendu, mais plutôt du côté de la question du sens : quel sens cela a? »
En France, 7 millions de personnes sont tatouées, soit 14% de la population.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !