La coopérative agricole Terrena veut développer la production de protéines végétales en Maine-et-Loire, où elle compte plus de 7 000 adhérents.
En 2019, ils cultivaient 270 hectares de lupin et de féverole, dont les graines sont riches en protéines. Terrena veut multiplier cette surface par cinq d’ici à 2022 pour atteindre 1 400 hectares.
A Louresse-Rochemenier, David Métivier vient de se lancer dans la culture de féverole, une légumineuse de la famille des fèves. « On a semé en novembre, pour une récolte prévue en août », précise-t-il. Pour cette première année, le producteur de blé tente l’expérience sur une parcelle de cinq hectares.
« L’objectif est de pouvoir allonger nos rotations, explique-t-il. Ça permet notamment de couper le cycle de certaines mauvaises herbes, comme le ray-grass, qui peuvent poser problème dans nos cultures traditionnelles. Ça permet aussi de couper le cycle de certains insectes. »
Il y aussi un intérêt agronomique. « Les protéagineux ont la capacité de fixer l’azote de l’air dans le sol, donc on n’a pas besoin d’apporter d’azote minéral, détaille-t-il. C’est une économie d’intrants par rapport à une culture de céréales, et ça permet aussi d’améliorer le rendement de la culture suivante. »
David Métivier table sur une hausse de rendement de 10 à 15 % quand il sèmera du blé l’an prochain dans ce champ. Même si la féverole rapporte moins que le blé, ça reste intéressant pour lui à moyen terme.
« Si on regarde la culture en tant que telle, c’est moins rentable qu’une culture de blé, mais au sein de la rotation, comme on gagne du rendement sur les deux ou trois cultures suivantes, l’intérêt économique se fait sur quatre ou cinq ans. »
Pour convaincre ses adhérents de se lancer dans la culture de féverole ou de lupin, Terrena a fixé des prix minimums garantis. Pour la coopérative, il s'agit de répondre à une demande croissante de protéines végétales locales.
« Les consommateurs souhaitent intégrer des protéines végétales dans leur alimentation, observe Xavier Lépicier, directeur territorial de Terrena. Nos éleveurs souhaitent aussi être moins dépendants des importations de soja, qui est souvent OGM, pour nourrir leurs bêtes. »
Les graines de fèverole de David Métivier seront ainsi transformées par la coopérative dans les Pays de la Loire afin d’alimenter des animaux d’élevage. Si sa première récolte est concluante cet été, le céréalier compte en semer sur plusieurs parcelles l’an prochain.
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