Tolkien est un immense écrivain de la littérature fantastique anglaise, avec deux œuvres majeures "Le Hobbit" et "Le Seigneur des Anneaux" publiés respectivement en 1937 et en 1954. Les deux ont fait l’objet d’une adaptation récente au cinéma, avec deux trilogies de Peter Jackson. Tolkien a eu une vie plutôt discrète de professeur de littérature à Oxford, de bon époux et de bon père de famille. Mais le film revient sur sa jeunesse et cherche à percer le mystère de son incroyable imagination.
Le film respecte les éléments biographiques connus : son arrivée dans la campagne anglaise à quatre ans, dont il gardera un amour profond pour les arbres et les forêts, son enfance marquée par la mort de son père puis de sa mère et par la pauvreté, ses études dans les collèges chics de Birmingham et d’Oxford. Et puis sa rencontre avec Edith, dans la pension où il loge comme orphelin, qui va devenir sa femme.
Et pour combler les vides historiques, le réalisateur fait appel à la fiction. Ce qui donne un film de facture classique mais très romanesque et émouvant, où l’amour et l’amitié prennent une large part. Il fait aussi de la Première guerre mondiale le centre de son histoire, il y voit la genèse de l’œuvre de Tolkien. De manière un peu trop appuyée parfois, en abusant un peu des flash backs.
Mais il a reconstitué de manière spectaculaire les tranchées et la bataille de la Somme où Tolkien a été envoyé en 1916. Et il en tire des scènes impressionnantes, d’où naissent de gigantesques silhouettes hallucinatoires. Qui ressemblent beaucoup, pour les plus avertis de ses fans, au Balrog dans Le Seigneur des Anneaux.
Oui il cherche à savoir comment ses émotions, ses rêves, ses souvenirs, aussi immatériels soient-ils, ont pu contribuer à la création de son œuvre. C’est une question quasi mystique à laquelle Tolkien se défendait de répondre. Dans une rare interview donnée au Telegraph de Londres à la fin de sa vie, il disait à propos de son livre, Le Seigneur des Anneaux : "il n’est à partir de rien d’autre que lui-même". Et il ajoutait: "Il n’a pas d’intention morale, religieuse ou politique".
Oui et on peut regretter d’ailleurs que le film passe trop vite et de manière un peu caricaturale sur le personnage du père Francis Morgan. Ce prêtre oratorien a en réalité été son tuteur pendant neuf ans et il a joué un rôle central dans son rapport à la foi. Et toute l’œuvre de Tolkien est traversée par les notions de Providence, de lutte du Bien contre le Mal et de la victoire des plus faibles sur les plus forts. Alors allez le découvrir au cinéma et partez ensuite à la recherche de l’anneau !
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !