Après un premier semestre difficile, les professionnels du tourisme ont-ils retrouvé le sourire ? La fin de l’été est l’occasion de faire un bilan pour ce secteur qui aura été fortement marqué durant l’année par la crise des Gilets jaunes. Et il semblerait que les résultats soient à la hauteur de l’espérance des acteurs du tourisme dans l’Hexagone, pour cet été.
C’est l’Ouest de la France qui a bénéficié le plus de la fréquentation touristique de cet été, avec le tourisme mémoriel. Après les commémorations du Débarquement en Normandie, de très nombreux touristes étrangers ont visité la région. La France pourrait donc bien rester la première destination touristique mondiale en 2019 avec 90 millions de visiteurs sur l’année.
"Si on prend les chiffres, c’est une belle saison touristique pour le tourisme hexagonal avec une croissance d’un peu plus de 3% des nuitées. Mais derrière ce bilan positif, il y a une situation contrastée selon les opérateurs et les territoires. Il y a deux grands gagnants : la façade Atlantique et la montagne. Et puis des destinations qui ont beaucoup plus souffert, notamment celles dépendantes des clientèles européennes traditionnelles, avec la baisse des touristes britanniques et néerlandais, comme la Dordogne, la Drôme, l’Ardèche et l’Aveyron. Et on voit que si la façade Atlantique a profité d’une croissance, c’est un peu au détriment de la Méditerranée, qui a eu une saison un peu tronquée avec un mauvais mois de juillet, et un mois d’août plutôt bon mais qui ne rattrape pas la baisse du mois de juillet" analyse Didier Arino, directeur de l’agence Protourisme.
La rentrée scolaire, c’est lundi. Mais pour les seniors, les vacances vont se poursuivre. Une sorte d’après-saison où il y a un coup à jouer pour les professionnels du tourisme. "Le gros intérêt, c’est que la saison estivale se mesure du mois d’avril au mois de septembre. Si l’on prend la totalité de cette saison, nous aurons une belle période pour les hébergeurs touristiques. Mais il n’en est pas de même pour les restaurateurs. Les vacanciers ont fait des arbitrages très forts en faveur des hébergements les plus qualitatifs, des équipements, des sites. Et lorsque les arbitrages ont été faits, c’est plutôt au détriment de la restauration et des commerces traditionnels" ajoute Didier Arino.
Avant l’été, les professionnels du tourisme étaient inquiets. Ils avaient souffert de la crise des Gilets jaunes. "Un mauvais souvenir pour une partie des territoires. Quatorze milliards d’euros ont été injectés dans l’économie, ce qui a permis à des Français de partir en vacances. On a une augmentation de 1,4 million de Français partis dans l’Hexagone. Ils sont moins partis à l’étranger. Et pour ceux qui ont réussi à capter cette clientèle, cela a permis de compenser la légère baisse de la clientèle étrangère" lance encore le directeur de l'agence Protourisme.
Le tourisme français aura enfin été marqué par de grands événements, comme les commémorations de la Grande Guerre, des 75 ans du Débarquement en Normandie, la Coupe du Monde féminine de football, mais aussi par la volonté des touristes, français et étrangers, de passer d'un tourisme de farniente à un tourisme plus actif, plus intellectuel, qui fait la part belle aux particularités culturelles des régions de l'Hexagone, conclut-il.
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