Anne-Claire Martinet n'a jamais renoncé à voyager malgré son fauteuil roulant. Pourtant, cela demande une véritable organisation. Comme elle, 1 personne sur 7, dans le monde, est en situation de handicap. En France, 12 millions de personnes sont concernées (sur une population de 66 millions). Un million et demi sont atteints d’une déficience visuelle et 850.000 ont une mobilité réduite.
Les associations se battent donc depuis des années pour que le secteur touristique développe son offre de destinations accessibles à un public qui n’attend qu’une chose : de pouvoir voyager aussi facilement que tout le monde ! C'est le cas d'Anne-Claire Martinet, 46 ans. Elle a perdu l'usage de ses jambes, il y a 23 ans à la suite d'un accident de voiture. Malgré son fauteuil, elle continue de voyager à l'étranger. Trois fois par an !
De l'organisation, il en faut aussi en France. Même si le marché touristique à destination des personnes handicapées a évolué ces dernières années. Près de 5.500 établissements sont labellisés "tourisme et handicap". Mais par accessibilité, il ne faut plus entendre seulement la possibilité pour les personnes handicapées physiques d'accéder à un lieu physique.
L'accessibilité regroupe bien d'autres aspects. Les explications de Frédéric Reichhart, maître de conférences en sociologie à l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés.
Et intéressons-nous d’ailleurs à ce dernier point. De plus en plus d'initiatives culturelles voient le jour pour s'adapter aux personnes en situation de handicap. Par exemple, en imprimant des tableaux ou des sculptures en 3D pour permettre aux visiteurs aveugles et malvoyants d’apprécier ces œuvres en les touchant. Le Louvre a par exemple ouvert sa galerie tactile.
À Madrid, en 2015 l’exposition "Hoy toca el Prado" proposait de toucher 6 reproductions en relief de tableaux du Gréco, Goya et Vinci. Aux Pays-Bas, le musée Van Gogh a élaboré des copies en trois dimensions des principales peintures de l’artiste qui mettent non pas le dessin en relief, mais ses coups de pinceaux.
Et à l'occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, les Musées Royaux de Turin proposent une exposition en partie accessible aux personnes en situation de handicap. Présentation signée Irene Bonatti, Collaboratrice auprès du Centre de Langues à l'Université de Turin.
L’exposition "Léonard De Vinci, dessiner l’avenir" à découvrir jusqu'au 14 juillet aux musées Royaux de Turin.
Il y a des bonnes idées, elles existent, elles se mettent en œuvre. Mais, pour certains, elles devraient se généraliser. C'est ce que pense André Fertier, président du CEMAFORRE, le centre national de ressources et pôle de l'accessibilité culturelle, également auteur du livre "Les damnés de la culture", aux éditions Persée.
Il estime que les politiques culturelles menées actuellement en France ne sont pas suffisamment inclusives. Il va même plus loin reprochant un peu aux médias de ne pas évoquer ce sujet.
Alors comment aller plus loin ? Pour Frédéric Reichhart, de l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés, il ne manque peut-être que le temps…
Pour ceux qui ont envie de partir en vacances et de faire du tourisme, il existe un site internet de l'association Tourisme et Handicap qui recense des lieux accessibles. Rendez-vous ici. Un dossier réalisé en collaboration, avec Juliette Moyer de RCF Allier qui a suivi un colloque sur le thème "espaces et handicap" au Maroc.
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