Visite adaptée pour les personnes malvoyantes, Festival Luminescences III, ateliers soigneur d’un jour, programme de conservation des animaux, parrainage de nos espèces préférées : les projets du parc zoologique sont nombreux. Albane Pillaire, présidente du Zoo, prône le renouveau et souhaite reconquérir le cœur des Mosellans.
Mardi 16 avril, Albane Pillaire, présidente du Zoo d’Amnéville, a détaillé le programme de l’année 2024 lors d’une conférence de presse. Le lendemain, le parc accueillait 16 personnes malvoyantes qui l’ont découvert par l’ouïe, le toucher et l’odorat. Une première visite inclusive pour le Zoo qui pourrait s’inscrire de façon permanente dans le calendrier du parc. Pour ce dernier, l’enjeu majeur est de fidéliser les visiteurs en les invitant à s’y rendre toute l’année, raison pour laquelle il tente de se réinventer.
« Le premier sujet de cette saison 2024, c’est vraiment un éveil à la conservation », précise la présidente du Zoo. En témoigne la Run For The Wild, course caritative organisée en partenariat avec l'association HUMAN’ISEQ, qui se déroule le 2 juin prochain. Le parc zoologique a d’ailleurs créé un fond de dotation dédié à la conservation, qui lui permet de « participer à la préservation de la biodiversité animale et végétale ». Concrètement, cela passe par l’organisation d'événements autour de ce thème, mais aussi par la mise en place d’un système de parrainage envers les animaux que les visiteurs peuvent voir. Les fonds récoltés par les dons des particuliers ou des entreprises permettront, selon le Zoo, « de financer la protection » de l’espèce de l’animal parrainé.
Pédagogie, recherche et conservation sont les trois piliers qui constituent les missions du Zoo. « L'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) reconnaît aujourd’hui les parcs zoologiques comme des acteurs prépondérants dans la stratégie globale de maintien de la biodiversité, on a un rôle à jouer », affirme Thomas Grangeat, responsable des collections et de la conservation du Zoo d’Amnéville. Il travaille également avec un collectif à la création d’une grille sur le bien-être animal qui prend appui sur des éléments scientifiques.
Pour cette saison, le parc accueille de nouveaux pensionnaires. Et ce, grâce à leur réintégration dans l’EASA, Association Européenne des Zoo et des Aquariums, qui compte plus de 300 membres. Cette communauté permet aux parcs de travailler ensemble et de prendre part à des programmes d’élevages et de maintien d’une population captive. Par exemple, le plan régional d’Action Lynx, dans le Massif des Vosges ou le Borneo nature Foundation sont des programmes auxquels le Zoo participe au sein de cette association.
« Nous avions notre belle femelle jaguar qui s'est trouvé un mâle jaguar magnifique, d’autres couples se sont formés pour donner jour à de mignons bébés comme les fennecs et les chats des sables », explique Albane Pillaire. Ces espèces étaient déjà présentes au Zoo d’Amnéville mais nécessitent de nouveaux membres. Pour ce qui est des arrivants, des fossas, loutres d’Europe ou encore des antilopes Rouannes vont rejoindre la collection du parc. Pour rapprocher les visiteurs des animaux, les ateliers Soigneur d’un jour se renouvellent. C’est l’occasion de créer des vocations chez certains jeunes, alors que le métier a besoin de main d'œuvre.
Cet été, le Zoo se donne pour mission de faire découvrir aux visiteurs « la culture et la nature sud asiatique ». Éduquer sur les espèces animales sud-asiatiques, apprendre à danser le kecak, peindre sur un chapeau traditionnel, assister à une parade de barong (danse balinaise), figurent parmi les activités à retrouver lors de l'événement. Pour sa troisième édition, le Festival Luminescences revient avec le thème « Magic Indies ». Les forêts tropicales et les temples asiatiques aux couleurs flashy visent à enchanter les visiteurs dans une promenade qui les emmènera dans des lieux non accessibles au public en temps normal.
Non seulement le Zoo a traversé des difficultés budgétaires, mais c’est surtout le dérèglement global du climat qui inquiète Albane Pillaire. Le site est particulièrement « météo-sensible », selon elle, ce qui affecte directement la fréquentation du parc. « Lorsqu’il pleut des trombes, on a pas envie de faire une visite de 5 ou 6 heures avec des enfants », illustre la présidente. « À une certaine époque, on pouvait compter sur la météo avec du beau temps pendant des semaines voire des mois d’affilée, donc ce dérèglement a un impact réel et transforme notre activité, s’il pleut on a 300 personnes et si le lendemain il fait beau on en a 5 000 », ajoute-t-elle. Un constat qui se généralise et touche toutes les activités en plein air.
Pour cette année 2024, les nouveautés seront donc sous le signe de la conservation et de la pédagogie, tandis que le Zoo d’Amnéville compte sur une météo clémente lors de ces événements.
En bref, voici les dates à ne pas manquer si vous êtes intéressé :
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