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Tout philosophe est un frère

RCF,  - Modifié le 3 mai 2018
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Avez-vous lu le bel entretien donné récemment dans Le Figaro par Michel Onfray à l’excellent journaliste Vincent Trémolet de Villers ? Pour beaucoup de catholiques, la seule évocation du nom de Michel Onfray suffit à susciter l’effroi et la colère. Il est vrai que le philosophe normand n’y va pas de main morte avec les chrétiens, notamment dans son Traité d’athéologie ou, plus récemment, dans Décadence où il va jusqu’à nier le fait même de l’existence historique de Jésus. Il m’est d’ailleurs arrivé de débattre assez rudement avec lui à la télévision.

Cela dit, il y a chez Michel Onfray, outre un talent pédagogique exceptionnel, une intensité de quête intérieure que les catholiques auraient tort de réduire à ses expressions parfois outrancières. Il y a chez Onfray, comme chez d’autres contemporains, une sorte de fascination hypercritique pour le christianisme qui peut agacer ou choquer mais qui exprime surtout l’ardeur d’une interrogation sur l’essentiel et la perception que le christianisme constitue une référence avec laquelle on ne peut pas ne pas s’expliquer. Le combat d’Onfray n’est pas de la polémique bas de gamme : il a quelque chose de l’éternel combat de Jacob.

A Vincent Trémolet de Villers, Michel Onfray dit son admiration pour la vie monastique : « Le monachisme est une lumière dans la tempête, une lueur dans les ténèbres, il est un signe qu’une âme veille, sereine, calme, en paix, tranquille et forte. Adolescent, la vie monacale m’intéressait, et je la souhaitais rude, celle des chartreux par exemple ou des bénédictins qui, eux, laissent une place à l’érudition mais il me manquait pour cela l’essentiel qui est…la foi – ou la grâce – c’est comme vous voudrez… Mais ma vie depuis quatre décennies est tout entière consacrée à une quête spirituelle ».

On aimerait que tous les chrétiens aient une même estime de la vie monastique, un semblable désir de la grâce, une focalisation analogue sur la quête spirituelle… Mais, quoi qu’il en soit, l’exemple l’Onfray nous montre que tout authentique chercheur de sagesse, aussi éloigné et agressif qu’il puisse paraître parfois, est un frère sur le chemin de la quête spirituelle, qui peut stimuler notre propre interrogation et qui mérite notre bienveillance.
 

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