Deux jours après les concessions accordées par Emmanuel Macron aux Gilets jaunes, un groupe d’enseignants mécontents lancent à leur tour leur mouvement : ils seront les Stylos rouges. À ce jour, 60.000 enseignants ont rejoint ce mouvement. Dans leur manifeste, ils présentent une série de revendications salariales mais aussi liées à l’exercice de leur métier.
"Ce mouvement n’a pas pour objectif de se substituer aux syndicats. Beaucoup de membres sont d’ailleurs syndiqués. Néanmoins, on voit bien que les syndicats, année après année, n’ont fait que confirmer leur impuissance pour changer le problème structurel, la dégringolade de notre pouvoir d’achat, et la dégradation du quotidien et des conditions de travail" explique Lydia Pichot, enseignante, porte-parole du mouvement.
"Ce que l’on réclame surtout, c’est une remise à niveau de nos salaires. On est quand même les plus mal payés en Europe. On demande une remise à niveau de notre grille indiciaire. UN professeur, c’est un Bac +5, cela passe un concours très difficile de la catégorie A, et cela perçoit 35% de moins que les autres fonctionnaires de catégorie A. A cela s’ajoutent des charges qui augmentent. Et nous sommes les seuls à ne pas avoir de prime pour compenser ce gel de point d’indice. Il ne se passe pas cinq ans sans que l’on soit obligé de faire une réforme de nos programmes, de réactualiser nos cours, sans aucune indemnité en contrepartie" ajoute-t-elle.
"Au niveau de nos conditions de travail, ce sont surtout les effectifs. Ainsi que la réforme du bac qui est en cours, qui va avoir de lourdes conséquences sur l’avenir de nos enfants, et sur l’avenir du baccalauréat. Nous demandons un moratoire. Il faut absolument que l’on nous consulte pour cette réforme du bac, et que les parents soient mieux informés de ce qui se passe aujourd’hui dans l’Éducation nationale" précise Lydia Pichot.
"Il nous a dit que nos salaires allaient augmenter, qu’il avait mis en place des primes pour les heures supplémentaires. Mais tous les établissements n’ont pas d’heures supplémentaires à proposer à leurs enseignants. Il nous parle aussi du devoir de réserve qui n’existe pas à l’heure actuelle, mais qu’il compte bien mettre dans la prochaine réforme pour museler la parole enseignante" conclut-elle.
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