Faut-il une règlementation plus stricte pour les trottinettes électriques ? Hier, les deux fondateurs de l'Apacauvi (Association philanthropique action contre l’anarchie urbaine vecteur d’incivilité) ont été reçus au ministère des Transports par une conseillère de la ministre Élisabeth Borne. L'un d'eux, Arnaud Kielbasa, explique le sens de son combat en faveur d'une règlementation adaptée à l'usage des trottinettes électriques.
"Un des problèmes de la trottinettes électrique, c'est que rien que par son nom, elle bénéficie d'une image très enfantine, très inoffensive, plutôt amicale. Or, ce dont on parle aujourd'hui c'est absolument pas ça : il s'agit d'engins qui sont équipés de moteurs, de réels véhicules, qui sont capables de rouler à 25 km / h, 20 demain." âArnaud Kielbasa en sait quelque chose, lui dont la femme a été percutée par un jeune homme en trottinette électrique, alors qu'elle tenait dans ses bras leur bébé de sept mois. "Cette image très sympathique n'a pas plaidé dans la mise en place d'une législation très rapidement."
Le co-fondateur de l'Apacauvi dit avoir été "entendu" lors de sa rencontre au ministère des Transports. Et même avoir "appris pas mal de choses sur le phénomène trottinette" à la conseillère d'Élisabeth Borne. Il se montre pourtant pessimiste. "À la suite de nos différentes discussions avec pas mal d'élus et de représentants des pouvoirs publics, on a le sentiment que l'heure n'est pas à la réglementation." Arnaud Kielbasa parle d'un "état d'esprit au niveau gouvernemental qui ne nous paraît pas propice à la mise en place de règles très exigeantes vis-à-vis des nouvelles mobilités".
Les membres de l'Apacauvi comptent désormais sur les députés. En juillet dernier, sénateurs et députés ne sont pas parvenus à trouver un accord sur le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM), qui devra donc repasser au Sénat et à l'Assemblée nationale en septembre prochain. "Charge à nous de prendre notre petit sac de bénévoles et d'aller faire le tour des députés", annonce Arnaud Kielbasa.
"Ce qu'on veut c'est redonner aux pouvoirs publics - et à travers les pouvoirs publics aux citoyens - la maîtrise, le contrôle de ces nouveaux moyens de transport, qui ont des vertus mais qui en l'état actuel de leur utilisation qui sont la cause d'une anarchie et d'un chaos total."
Les demandent de l'Apacauvi portent sur :
- l'obligation pour les fournisseurs de trottinette en libre-service d'assurer leur véhicule ;
- l'immatriculation des véhicules : "Aujourd'hui il n'est pas possible pour les forces de police d'interpeller, de contrôler ou d'identifier ces véhicules" ;
- le renforcement du contrôle de l'identité des utilisateurs de trottinettes en libre-service.
Le combat de l'Apacauvi a également une dimension "plus philosophique" : elle "concerne l'ubérisation de nos sociétés". Arnaud Kielbasa rappelle que "les fournisseurs de trottinettes en libre-service sont des multinationales étrangères dans 95% des cas qui font appel à des auto-entrepreneurs pour accomplir leur service, qui n'ont rien demandé à personne, aucune autorisation de quoi que ce soit pour envahir le domaine public et qui ne paient, à l'heure qu'il est, pas la moindre redevance à quelque municipalité que ce soit". Les membres de l'Apacauvi entendent donc défendre "des valeurs républicaines, sociales et de partage et de fraternité".
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