En Ukraine, un cessez-le-feu serait imminent. Les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand ont assuré mardi 22 août dernier, lors d'un entretien téléphonique, soutenir "avec fermeté" la mise en place dans l'Est du pays d'un cessez-le-feu pour la rentrée scolaire prévue le 1er septembre prochain.
Si le projet se confirme, il s’agirait de la onzième trêve depuis le début du conflit en mai 2014 entre les forces gouvernementales et les séparatistes prorusses du Donbass, soutenus et encadrés par la Russie. La France, et l'Allemagne participent aux négociations depuis 2014.
Une présence nécessaire pour apporter une médiation dans le conflit armé. Des représentants des rebelles participent à certaines discussions, même s’il demeure néanmoins un désaccord profond sur la nature du conflit armé. C’est cela qui rend difficile toute tentative de réconciliation.
"La Russie clame qu’il s’agit d’une conflit interne à l’Ukraine, qu’il faut inciter le gouvernement de Kiev à respecter les exigences des populations. Et l’Ukraine clame qu’il s’agit d’une agression déguisée de la part de la Russie, qui utilise les populations du Donbass, qui les arme, et qui les dirige. Ce désaccord empêche d’avancer sur le fond mais la présence des leaders européens fait que l’on continue à discuter" explique Anne Colin-Lebedev, spécialiste du conflit armé dans le Donbass.
Cette spécialiste ajoute que la date du 1er septembre, si le cessez-le-feu entrait véritablement en vigueur, est symbolique. "Il s’agit de la date universelle de la rentrée des classes. C’est un peu l’argument qui a été mis en avant, de laisser les écoliers commencer une année scolaire" explique-t-elle.
Anne Colin-Lebedev affirme néanmoins que ce que l’on peut attendre de ce cessez-le-feu n’est pas tant son respect que le redémarrage d’un processus de négociations. "On n’est pas dans une situation de conflit purement interne à l’Ukraine, où il y aurait une région insurgée face à un gouvernement central. On est dans une situation où le conflit armé est en permanence alimenté par un acteur extérieur, la Russie, qui refuse d’admettre que son soutien est autre qu’humanitaire" conclut-elle.
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