Bourges Plus veut encourager les commerçants du territoire à organiser davantage d'événements culturels. Pour cela, l'agglomération berruyère a rejoint un dispositif qui permet de rembourser une partie des cachets des musiciens.
Une bière, une table d'amis et un groupe de musique qui commence à jouer... C'est le charme des concerts dans les bars, que ce soit pendant le Printemps de Bourges évidemment, mais aussi le reste de l'année. Cependant, l'aspect financier et administratif peut décourager certains patrons d'organiser ces soirées. Depuis 2015, le Groupement d'Intérêt Public (GIP) Cafés Cultures donne justement un coup de pouce financier à ces professionnels amateur de décibels dans leurs établissements, mais inquiet de la note. Pour être éligible, il faut passer par le Guichet Unique du Spectacle Occasionnel (GUSO) et ne pas organiser plus de six prestations par an.
Le GIP est financé à hauteur de 100 000 euros par le ministère de la Culture, la région Centre-Val de Loire y ajoute 20 000 euros. L'agglomération de Bourges va mettre 5 000 euros dans le chapeau : « L'enveloppe qui était dédiée par la Région pouvait être insuffisante » explique Jean-Louis Salak, vice-président de l'agglomération en charge du tourisme. « L'agglomération a donc décidé d'abonder le fond à hauteur de 5 000 euros, mais le montant peut être évolutif. Cela devrait permettre aux restaurateurs, bars et cafés de pouvoir être indemnisés d'une partie des charges, mais également pour les artistes de pouvoir bénéficier d'une protection sociale. »
Le dispositif finance une partie des cotisations sociales du salaire des artistes, de 26 % et jusqu'à 65 % dans le cas de groupe avec sept musiciens ou plus. Un coup de pouce qui doit permettre d'éviter le travail au noir. Pour les patrons de bars, organiser des concerts, c'est toujours un peu un casse-tête et le flou artistique : « Un groupe qui vient jouer gratuitement dans un bar, on n'a pas le droit de le faire puisque c'est considéré comme du travail dissimulé. Les groupes qui ont des associations de type loi 1901, ça ne marche pas non plus » déplore Floris Bruère, gérant du Murrayfield et du Champ du Coq dans le centre-ville de Bourges. Le GIP lui apporte une aide appréciable : « C'est une reconnaissance des artistes et des petits établissements qui n'ont pas une licence de spectacle, mais qui se donne la peine d'essayer de faire vivre la ville par des animations culturelles ! »
En mettant la main à la poche, l'agglomération veut encourager les commerçants à organiser des concerts dans leurs établissements, partout sur le territoire : « Ce sont souvent les grandes villes qui attirent les grands événements » constate Jean-Louis Salak. « Pourtant, dans les petites villes et villages, il y a souvent des cafés qui voudraient bien organiser des concerts. Le fait de pouvoir leur faire bénéficier de ce dispositif leur permettrait de faire revivre un peu la vie de ces petits villages ». La redynamisation, sauce musicale.
Un exemple concret : Floris Bruère a organisé un concert il y a quelques semaines avec un groupe de deux musiciens. Montant de la facture : environ 350 euros, dont 85 ont été remboursés par le GIP Cafés Cultures. À noter qu'en plus de l'agglomération de Bourges et la Région Centre-Val de Loire, les villes de Tours et d'Orléans financent le GIP.
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