Jésus venait de mourir.
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi),
il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat,
d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque.
Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps
après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier,
puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus,
voyant qu’il était déjà mort,
ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ;
et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui a vu rend témoignage,
et son témoignage est véridique ;
et celui-là sait qu’il dit vrai
afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva
pour que s’accomplisse l’Écriture :
Aucun de ses os ne sera brisé.
Un autre passage de l’Écriture dit encore :
Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.
Source : AELF
Qu’a-t-il vu, celui qui se dit témoin et qui précise que son témoignage est véridique ? En écoutant ses paroles si condensées, nous pourrions presque dire : il a vu… des passages bibliques. Car ce qu’il a vu – les gardes ne coupent pas les jambes de Jésus car il leur parait évident qu’il est déjà mort, ou ce qu’il a aussi vu : pour en être sûr, malgré tout, il lui perce le côté pour vérifier que le liquide lymphatique est bien déjà mêlé au sang – tout ce qu’il a vu ne prend sens qu’à la lumière de textes de l’Ecriture.
Et il faut dire que cette lumière est bouleversante ! La première citation superpose ce qui est vécu-là avec ce que le peuple est en train de vivre : le mémorial de la Pâque, de la sortie de l’esclavage en terre d’Egypte. Et l’agneau qui est la nourriture, c’est le Christ bel et bien mort, donnant sa vie pour nous faire sortir de tous nos esclavages. La deuxième citation est magnifique.
Allez lire Zacharie, le prophète, au chapitre 12. Je cite : Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un souffle de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi — celui qu’ils ont transpercé. Ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui, aussi amèrement que sur un premier-né. La citation nous met devant la réconciliation profonde entre ce que représentait les Egyptiens, eux dont les premiers-nés sont morts, et ce que représente Jérusalem à l’époque du prophète : un petit peuple, exténué, qui essaie de retrouver sa fidélité.
Dans cette mort, tous trouvent la paix, la réconciliation, pour peu qu’ils écoutent pour comprendre ce qu’ils voient.
Père, dans cette mort, il n’y a plus les bons et les méchants. Tu as tué tout mur de séparation et tu donnes en abondance ta vie, ton pardon. Que ce fleuve de vie nous renouvèle aujourd’hui.
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