C’est une réalité qui est devenue de plus en plus prégnante avec la crise sanitaire. Le confinement a poussé de nombreux Français à s’installer à la campagne. La ruralité est-elle devenue un eldorado pour les citadins ? Nicolas Hazard publie "Le bonheur est dans le village. 30 solutions qui viennent de nos campagnes" (éd. Flammarion).
"Le monde d’après se dessine à la campagne", selon Nicolas Hazard, entrepreneur dont le projet de livre est né durant le premier confinement. "Tout le monde s’est rué dans les campagnes, comme si, quand on est en vraie difficulté, on a envie de toucher la ruralité, c’est là où on est bien, où on se retrouve soi-même", explique l’auteur. Dans son livre, on suit 30 femmes et hommes qui ont développé des initiatives à la campagne. "J’ai voulu montrer que partout on peut changer les choses. On peut changer le monde quand on est dans la ruralité", poursuit-il.
Selon Nicolas Hazard, "un exode urbain est en train de se dessiner", en écho à l’exode rural du XIXème siècle où la ville "était là où on pouvait travailler, trouver des opportunités". "On est allé un peu trop loin", estime Nicolas Hazard selon qui l’avenir n’a pas de sens si tout le monde habite dans les villes.
Malgré cet engouement pour la campagne, il existe de nombreuses difficultés, comme "l’accès aux services publics, l’accès aux soins". Mais il y a aussi les problèmes de connexion, souvent très lente dans certaines zones. "Il y a une France à deux vitesses, il faut retrouver un équilibre et c’est comme ça qu’on donnera plus envie à d’autres de s’installer", affirme Nicolas Hazard.
Avec ces nombreux départs pour les campagnes, il y a un risque de forte gentrification, l’embourgeoisement de certaines zones rurales populaires. "L’idée c'est de ne pas amener les problèmes de la ville à la campagne", prévient Nicolas Hazard. Toutefois, il y a "des écosystèmes qu’il faut pouvoir faire renaître. Il faut pouvoir profiter de l’ensemble de notre beau territoire pour pouvoir le faire", selon lui.
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