Permettre aux entreprises, non seulement de contribuer à la création de richesse et d’emploi, mais aussi d’avoir un impact positif sur les autres aspects de la vie sociale, environnementale, pour qu’elles mettent leurs activités au service du bien commun : c’est l’objectif du un guide sur la raison d’être de l’entreprise au service du bien commun édité par les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC).
"C’est un thème chrétien classique de dire que l’entreprise n’est pas là uniquement pour le profit. Le profit sert parce qu’il mesure le fait qu’on a produit plus que ce qu’on a consommé et donc c’est une chose en soi légitime et bénéfique. Mais le rôle de l’entreprise est beaucoup plus large. Une entreprise fournit d’abord des prestations, des biens, des services supposés être utiles et bénéfiques. Il y a donc une fonction naturelle au service du bien commun, et il y a aussi une fonction sociale et communautaire, dans la mesure où on fait travailler des collaborateurs, où on a des clients, des fournisseurs et un rapport humain envers ces personnes et donc une forme de responsabilité qui est d’ordre moral ou éthique" , souligne Pierre de Lauzun, le président de la Commission économie et finance éthiques des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC).
Cet ancien haut fonctionnaire, polytechnicien et énarque, établit le distinguo selon la taille des entreprises mais pas seulement, pour mettre en œuvre cette raison d’être. "Ce n’est pas uniquement une question de taille. Le problème fondamental est d’être capable ensemble dans l’entreprise selon cette spécificité à bien approfondir ce qu’on l’on pense être la raison d’être. Si ce processus est exigeant, accompli et convaincu, il a un sens. Si c’est un exercice de marketing, il vaut mieux arrêter. Mais la complexité n’est pas la même. Si vous êtes une PME, par exemple un boulanger, votre problème va être de faire le meilleur pain possible, à un prix qui est bas, d’avoir un bon rapport avec les clients et de bien traiter vos apprentis. Une seule personne peut cerner les choses. Si vous êtes une multinationale, c’est plus compliqué parce que les responsabilités sont beaucoup plus larges en terme d’ampleur, mais en soi l’exigence morale n’est pas fondamentalement différente ".
Le guide fait reposer cette raison d’être sur trois piliers : enracinement, singularité et le fait qu’elle s’engage réellement sur l’impact des activités de l’entreprise dans la société. "Ce qui est très important, c’est qu’il faut éviter le marketing ! Il faut que cela corresponde à ma situation à moi, moi entreprise, et il faut que je me mouille ! S’il n’y a pas un moyen de voir que la poursuite de cette raison d’être change les choses, à ce moment-là, ce ne sont que des mots", conclut Pierre de Lauzun, interrogé par Pauline de Torsiac.
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