"Il y a la face cachée de nos vêtements. La mode, de manière générale, a un impact très important sur l’environnement, notamment sur les gaz à effet de serre, mais aussi sur d’autres domaines comme la consommation de l’eau, la pollution de l’eau. Le consommateur qui achète son vêtement n’a pas accès à cette information. Les vêtements sont produits très loin dans différentes parties du monde. On estime qu’un jean fait une fois et demi le tour de la terre avant d’arriver dans les magasins. Aujourd’hui, le sujet du carbone, c’est plus que le transport aérien et maritime réuni, 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, et les projections pour 2050 sont complètement alarmantes. Nous serons à 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour le seul secteur textile" explique Erwan Autret, ingénieur chargé de l’éco-conception textile à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
"C’est lié d’une part à la fabrication, et d’autre part, à nos comportements de consommateur. La fabrication des vêtements est polluante. Il y a besoin d’énormément d’engrais pour faire pousser du coton, il y a besoin de pesticides, de procédés de teinture. La chaîne de production et de fabrication est extrêmement longue. On a aussi nous consommateurs un réel impact sur la pollution puisque les étapes de lavage, de séchage, sont consommatrices d’eau et d’électricité. Et le dernier maillon de la chaîne, c’est la fin de vie. Un tiers des vêtements partent sur les filières de recyclage, et il reste deux tiers qui soit s’entassent dans nos placards, soit rejoignent la poubelle d’ordures ménagères et échappent à une seconde vie" ajoute-t-il.
"Il y a de nombreux gestes que l’on peut faire. Se poser les bonnes questions, s’informer. On peut regarder les marques qui s’engagent et qui utilisent notamment des fibres recyclées. L’Ademe a mis en place un site dans lequel les consommateurs peuvent trouver une centaine de labels existants avec des recommandations" conclut Erwan Autret.
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