En effet, et il faut remonter en fait aux pratiques de la société féodale pour comprendre l’origine du mot, l’hommage était l’acte par lequel le vassal se déclarait l’homme de son seigneur, le suzerain, lui promettant fidélité et dévouement. Il faut se souvenir que le mot « vassal » vient du gaulois « vassus », le serviteur, en passant par le latin médiéval, « vassalus », devenant alors un homme lié personnellement à un suzerain.
Quant au suzerain, construit sur l’adverbe « sus », au-dessus, il est de même nature que le mot souverain, sur lequel il a été construit. Par la cérémonie de l’hommage, le vassal s’interdisait toute hostilité vis-à-vis de son suzerain, et lui promettait aide et conseil. Et en échange le suzerain lui confiait en général un fief, c’est-à-dire une terre. Le vassal jurait d’abord foi et hommage et venait ensuite l’aveu, c’est-à-dire la déclaration écrite constatant l’engagement du vassal envers son seigneur, en fonction du fief reçu. Si le vassal se montrait infidèle, au bout de trois proclamations d’infidélité, il devait faire amende honorable, encore une expression qui nous est restée. Il existait par ailleurs un hommage plus important que l’hommage simple, c’était l’hommage lige, par lequel le vassal était lié au seigneur quant à sa personne par une fidélité absolue et pas seulement à son autorité. Il nous en est resté le fait d’être l’homme lige de quelqu’un, c’est-à-dire entièrement dévoué, et obéissant sans condition.
D’abord très valorisant ce mot a pris parfois des connotations négatives. Lige, vient de la langue franque, désignant au départ des hommes n’étant plus des serfs mais des hommes soumis. C’est par analogie que le mot hommage a seulement désigné une marque de respect.
Ce changement de sens date en fait dès le XIIe siècle, le mot hommage signifia déjà une marque de déférence, de courtoisie adressée à une femme. Et au XVIe siècle, il devint synonyme de reconnaissance auprès de quelqu’un, puis vint le fait de « rendre le dernier hommage à quelqu’un », c’est-à-dire témoigner une dernière fois son respect et sa reconnaissance au défunt. Ce que nous faisons aujourd’hui pour le Président Jacques Chirac.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !