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Un mouvement de grève massif et exceptionnel à la Polyclinique de Dole

Un article rédigé par Guillaume Rochon - RCF Jura, le 18 juin 2024 - Modifié le 18 juin 2024

Depuis le 16 juin 2024, l’intersyndicale CFDT Santé Sociaux et UNSA appelle à une grève illimitée nationale pour l’ensemble des personnels de la branche de l’hospitalisation privée et médico-sociale. Les syndicats demandent l’application de « l’avenant 33 », qui prévoit une revalorisation de la classification des agents et donc une hausse des salaires. Cet appel à la grève a été entendu à Dole dans le Jura.

©RCF Jura©RCF Jura

Plus de la moitié du personnel de la Polyclinique du Parc de Dole, propriété du groupe Elsan, a débrayé quelques heures ou est resté mobiliser toute la journée.

Installés dès l’aube, ce mardi 18 juin 2024, les grévistes ont installé un barrage filtrant à l’entrée du parking de la clinique. Le but n’était pas de bloquer mais bien d’informer les patients et patientes sur les motifs de cette action. Et sensibiliser leurs collègues médecins.

©RCF Jura

En 2023, une nouvelle grille des salaires, « l’avenant 33 », a été signée par la Fédération hospitalière privée, le gouvernement et les syndicats, effective au 1er janvier 2024. Elle devait assurer aux personnels des cliniques un salaire minimum fixé à la valeur du Smic + 10%, financés par l’Etat. Cependant, le 24 mai 2024, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a annoncé aux dirigeants des structures privées, que l’Etat ne financerait pas cette réforme. Selon l’UNSA et la CFDT Santé Sociaux, l’ancien député de Seine-et-Marne souhaite faire machine arrière sur cet accord, dont il a participé à la négociation.

« On aime notre métier mais c’est compliqué »

Pour Naomi Arbogast, infirmière en bloc opératoire depuis 2006 et porte-parole des grévistes de la Polyclinique de Dole, « Si les salaires ne suivent pas, nous n’arriverons pas à recruter de nouveaux personnels. Et ceux et celles qui travaillent actuellement ne vont pas rester ». Elle met notamment en avant les agents de services hospitaliers (ASH) qui sont payés « en-dessous du Smic ».

©RCF Jura - Sylvie Robin

La forme de la mobilisation des personnels de la Polyclinique du Parc n’était pas connue par sa direction, prise un peu au dépourvu. Des opérations prévues en bloc opératoire ont été reportés, mais les patients pouvaient se rendre à leurs consultations médicales. A la sortie de l’établissement, certains et certaines sont allés saluer les grévistes, apportant leur soutien ou voulant comprendre les origines de cette mobilisation. Pour la directrice de la clinique doloise depuis septembre 2023, Sylvie Robin, cette grève est une déclinaison locale de la mobilisation nationale. La responsabilité en incombe à l’Etat et aux syndicats.

Sons en Franche-ComtéSylvie Robin, directrice de la Polyclinique de Dole 1

« Nous entendons ces problématiques, ça se discute »

A Dole, certains grévistes n’étaient pas mobilisés pour l’application de « l’avenant 33 » mais pour dénoncer des conditions de travail dégradées et un manque de personnel. La Polyclinique est confrontée comme dans toute la filière santé/aide à la personne, à des difficultés de recrutements. L’établissement jurassien souhaite embaucher « de nouvelles infirmières, des aides-soignants, du personnel paramédical » explique Sylvie Robin.

Sons en Franche-ComtéSylvie Robin, directrice de la Polyclinique de Dole 2
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