C’est une course contre la montre avant la disparition totale et irréversible des glaciers. Frédéric Mathieu, passionné de montagne, a décidé de documenter et photographier les dernières heures des petits glaciers dans un nouveau magazine « Reliques glaciaires ».
Frédéric Mathieu parcourt les cimes des Alpes et des Pyrénées depuis 40 ans. Éditeur et géologue de formation, il a constaté « un recul important de tous les glaciers étudiés ». Dans son magazine « Reliques glaciaires », il a décidé de se pencher en particulier sur les petits glaciers, ceux de « la cinquième division » comme il les appelle avec humour. Pourquoi ? parce que leur disparition se fait dans l’ombre des glaciers-stars.
À la fin de l’été, il part à la rencontre des petits glaciers rayés de la carte. « Ce qui m’intéresse, c’est les dernières formes que les glaciers prennent avant de disparaitre, c’est vraiment le stade terminal d’un glacier », à la recherche des vestiges, des grottes, des glaces souterraines. « Même quand il ne reste rien en apparence, quelques dernières masses de glace peuvent être enfouies sous les éboulis morainiques », précise-t-il.
Frédéric Mathieu prend le rôle d’explorateur, de géologue et d’historien. Avec son magazine, il souhaite laisser une trace pour les générations suivantes. Même si ces travaux intéressent plutôt les passionnés, il s'agit aussi de faire mémoire. « Je retrouve les glaciers et j’essaie de reconstituer leur évolution depuis 1860 », date à partir de laquelle les activités humaines ont commencé à avoir un impact négatif jusqu'aux sommets du monde.
Le premier numéro de son magazine « Reliques glaciaires », sans doute le seul magazine consacré intégralement à ce sujet, est paru cette année. Il va sortir tous les deux ans, puisqu’il faut du temps pour explorer les glaciers et que les possibilités d’aller sur le terrain sont assez restreintes. « La période pour aller voir les glaciers, c’est entre août et septembre/octobre », précise Frédéric Mathieu. Et des glaciers, il y en a environ 500 si on ne prend que les Alpes françaises, dont une majorité de petits gabarits qui fournissent une grande quantité d’eau pour les vallées.
Chaque année, le travail de documentation se fait de plus en plus pressant. Certains glaciers n’ont plus que quelques années à vivre. « À l’été 2022, on a assisté à une grosse fonte de la masse glaciaire. Le problème c’est quand on a une grosse fonte estivale, ce n’est pas compensé derrière par des chutes hivernales. Ce sont des masses de glace qui disparaissent » rajoute la géologue.
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