Charles de Foucauld va être canonisé le 15 mai à Rome. Véronique Thépot, paroissienne de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg est du voyage. Elle est partie en pèlerinage ce matin à l’aube, direction l'Italie pour assister à cet événement spirituel majeur.
Adrien Beaujean : Pourquoi avoir entamé cette démarche de faire ce pèlerinage à Rome pour cette canonisation?
Véronique Thépot : Mon histoire avec Charles de Foucauld, elle est merveilleuse pour moi parce qu'il y a des petits points de, j'allais dire de convergences personnelles, comme si c'étaient des petits clins d'oeil, parce que je suis née au Maroc. Et puis aussi parce que j'ai eu dans mon travail, quand j'étais à la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune où j'étais coopératrice pastorale, l'immense joie de vivre, une pièce de théâtre sur la vie de Charles de Foucauld. Et j'ai pu mesurer combien la personnalité de Charles de Foucauld, bien relayée par le metteur en scène mais était vraiment le frère universel dans ce que nous avons vécu dans le montage de cette pièce, parce que tout le monde y a trouvé sa place dans la paroisse, c'était intergénérationnel. Les personnes avec plus ou moins de facilité à s'exprimer. Certaines avaient fait du théâtre, d'autres pas du tout, d'autres avaient des problèmes d'élocution et on a tous senti une joie énorme. Et en même temps, il y a y a un travail humain qui a été fait, et puis spirituel aussi. Et ce côté du frère universel, eh bien, il s'ancre dans ce cœur de Jésus. Ce n'est pas n'importe quelle fraternité. Et il y a bien sûr cette prière de Charles de Foucauld Mon père, mon père. Et voilà.
A.B. : Qu'est ce qui vous a motivé à vous dire "je vais aller à Rome, je vais assister à cet événement spirituel" ?
V.T. : Ce qui m'a motivé, c'est cette aventure de partir avec ce petit groupe de la paroisse qui s'est constitué de façon informelle, mais quand même en groupe, en église. Et c'est ce qui fait que cette aventure avec Charles de Foucault, elle me fait toujours passer du "je" à "nous", d'aller en plus ces jours là à Rome. Donc, ça fait éclater les frontières de Strasbourg, du petit microcosme ecclésial.
A.B. : Rome, ça revêt une certaine symbolique quand même. Et sur votre rapport à Charles de Foucauld? Vous avez parlé de cette pièce de théâtre, mais il y a aussi peut être un livre qui vous a peut être amené à vous intéresser encore plus à cette figure majeure?
V.T. : Oui, notamment cette correspondance de Charles de Foucauld avec l'abbé Huvelin, l'abbé Huvelin, qui avait été tellement important. C'est lui qui est à l'origine de sa conversion. Combien Charles de Foucauld s'en remet à l'abbé Huvelin. Il lui demande des conseils. Je mesure que Charles de Foucauld n'était jamais à son propre compte. Entre guillemets, il était pour le compte du Seigneur de Jésus, mais aussi en lien avec. Il y avait des lettres aussi avec monseigneur Guérin et bien sûr, il était isolé là bas, dans le désert, mais il était profondément en communion ecclésiale. Et ça, ça m'interpelle. Et je me dis qu'il a quelque chose à nous dire dans cette période ou l'Église vit des choses difficiles, et ou c'est difficile pour tous, pour les prêtres et les laïcs : on voit que ce compagnonnage avec ce père Huvelin est très fructueux. On voit la grande délicatesse de l'abbé Huvelin qui lui dit "Mais suivez votre inspiration". Et c'est magnifique cette relation entre eux.
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