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Un plan de soutien pour voler au secours du secteur aéronautique

Un article rédigé par Labeur - RCF,  - Modifié le 30 juin 2021
Le dossier de la rédactionUn plan de soutien pour voler au secours du secteur aéronautique
Après l'automobile et le tourisme, c'est au tour de l’aéronautique de bénéficier d’un plan de soutien face à la crise, à hauteur de 15 milliards d'euros.
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Plus de 200.000 emplois directs

L'objectif de ce plan de soutien est de sauver la filière qui représente plus de 200.000 emplois directs en France. Depuis deux décennies, la filière aéronautique était sur une courbe ascendante. La crise sanitaire a vu son activité s’effondrer en piqué, avec une chute de 40% en deux mois. Or l’aéronautique est l’un des rares secteurs industriels performants en France, avec plus de 200.000 emplois directs, autant d’emplois indirects, dont la moitié sont menacés à court terme.

Les compagnies aériennes sont clouées au sol. Pour beaucoup au bord de la faillite. C’est une réaction en chaine qui touche les contructeurs comme Airbus mais aussi les sous-traitants, les bureaux d’études. Mardi dernier, Bruno Le Maire a donc décrété un état d’urgence pour l’aéronautique française et européenne.
 

Des mesures en faveur de l'emploi, et des crédits

Ce plan de soutien mêle des mesures générales en faveur de l'emploi et de l'obtention de crédits dont un prêt garanti par l’Etat à hauteur de sept milliards d’euros à Air France. Mais aussi des mesures plus spécifiques, comme la création de plusieurs fonds de soutien.

Le ministre de l’Economie a confirmé le maintien d’un dispositif de chômage partiel de longue durée pour les entreprises du secteur. L’objectif est de sauver des emplois et de préserver les compétences. C’était l’une des demandes principales des entreprises et des syndicats. Ce plan satisfait donc en premier lieu Force Ouvrière, le principal syndicat de la branche, comme l'explique Philippe Fraysse, secrétaire fédéral du secteur aéronautique espace et défense.
 

Accélérer la commande publique et miser sur la R&D

L’Etat va aussi s’impliquer dans la commande publique en accélérant l’achat d’appareil militaires. Même chose pour la gendarmerie et la sécurité civile. Il veut aussi multiplier les fonds de soutien comme pour l’automobile. L’un sera doté à terme d'un milliard d’euros. Il sera orienté vers le soutien des PME et entreprises de tailles intermédiaires. L’autre sera destiné le soutien à l’innovation. Pour dégager l’horizon de la filière, il veut en particulier faire de la France le pays pionnier de l’avion vert. Quelque 1,5 milliard d’euros de financement public sera consacré dans les trois prochaines années à la recherche-développement dans le but de parvenir à un avion neutre en carbone en 2035.

Aujourd'hui, près d’un tiers des 35.000 emplois consacrés à la R&D dans la filière aéronautique sont remis en question par la crise. L’objectif est de préparer la prochaine génération d’appareils hybrides, éléctriques ou hydrogènes. L’économiste Gabriel Colletis, enseignant à l’université Toulouse 1, connait bien l’écosystème aéronautique de la région Occitanie. Pour lui ce plan comporte un certains nombres de lacunes. Il regrette que le plan ne prévoit pas aussi de soutenir les sous-traitants s’engageant dans une diversification pour être moins dépendants.
 

Un plan suffisant pour sauver le secteur ?

Ce plan sera–t-il suffisant pour limiter les pertes d’emploi et passer le cap ? Pour beaucoup d’observateurs, il y aura malgré tout un certain nombre de suppressions de postes. L’un des gros sous-traitants du secteur, Derichbourg, avait fait part aux syndicat la semaine dernière de son intention de réduire la voilure avant même les annonces du gouvernement. Bruno Le Maire avait alors estimé que c’était prématuré. De son côté, Philippe Fraysse secrétaire fédéral FO du secteur aéronautique espace et défense assure que les partenaires sociaux seront vigilant dans la période à venir.

Quoi qu’il en soit, le retour au niveau d'avant la crise n'est pas attendu avant deux ou trois ans. Il dépendra d’un certains nombres de facteurs. Notamment la situation sanitaire et la solidité des compagnies aériennes. 

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