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Un sommet crucial pour sauver la biodiversité

RCF,  - Modifié le 24 juin 2021
Le dossier de la rédactionUn sommet crucial pour sauver la biodiversité
Depuis lundi se tient à Paris une réunion cruciale pour l’avenir de la biodiversité. Elle s'achève aujourd'hui.
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À Paris, 130 pays sont rassemblés au sein de l’IPBES, la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité. Un nouveau rapport et des préconisations sont attendus d’ici la fin de la semaine. 

L’IPBES c’est un peu le pendant du GIEC pour le climat. Ce groupe d'experts a travaillé pendant trois ans sur un rapport de 1.800 pages qui devrait devenir la référence scientifique en matière de biodiversité, comme le sont ceux du Giec pour le climat. Là aussi, il y'a urgence car tous les derniers travaux des chercheurs et des ONG sur la biodiversité sont alarmants. On assiste à une extinction de masse. La sixième de l’histoire de la Terre. Des milliers d’espèces d’animaux, d’insectes, de plantes sont directement menacées par les activités humaines.

Industrie, pollution, artificialisation des sols etc… Si rien n’est fait, certaines disparaîtront avant même d’avoir été découvertes. Or les écosystèmes sont essentiels à la survie des humains.  Rappelle Jean-François Silvain est président de la fondation de la biodiversité.

L’enjeu est de taille : faire de ces données scientifiques,  un socle pour l’action politique d’un maximum d’États. À l’image de la COP 21 à Paris pour le climat en 2015. Scientifiques et défenseurs de la nature espèrent que cette réunion de l’IPBS constitue un choc similaire, une prise de conscience pour les gouvernants. Isabelle Autissier est la présidente du WWF France.

Isabelle Autissier évoquait à l’instant l’effondrement des vertébrés. On oublie souvent de parler des insectes. Moins médiatisés en général car moins mignon qu’un panda, moins glamour qu’un lagon, moins aimés. Sauf que là aussi les spécialistes tirent la sonnette d’alarme face au recul de cette faune pourtant essentielle à la survie de l’Homme. Philippe Grandcolas entomologiste directeur de recherche au CNRS au Muséum d’Histoire naturelle de Paris.

La France compte environ 40.000 espèces d’insectes en Métropole. Plusieurs centaines de milliers si l’on compte les Outres-Mer. Un grand nombre n’ont même pas été décrites. En Guyane Française, par exemple, les scientifiques découvrent régulièrement des nouvelles espèces. Avec ces territoires tout autour du globe, la France est le deuxième plus grand domaine maritime du monde avec 11 millions de km2.  La France abrite 10 % de la biodiversité mondiale et est l’un des 10 pays qui héberge le plus d’espèces menacées. Aux yeux des scientifiques et des ONG de protection de la Nature, la France a donc une responsabilité mondiale et doit prendre le leadership de la protection de la biodiversité estime Philippe Grandcolas..

À l’image du climat est-ce que la prise de conscience commence à émerger pour la biodiversité ? Oui dans un pays où longtemps les défenseurs de la biodiversité ont été dénigrés, réduit à la défense des petits oiseaux et des petites fleurs.  Le discours devient audible et de plus en plus de personnes s’engagent. Là où cela coince c’est du côté de certaines entreprises, d’élus locaux et surtout de l’État, constate Isabelle Autissier.

Les conclusions de l’IPBES seront sur la table du G7 des ministres de l’Environnement qui se tiendra samedi et dimanche à Metz. Mais le cap suivant sera celui de la Convention sur la diversité biologique, qui se tiendra fin 2020 à Kunming, en Chine. C’est là que devront être pris les engagements des États pour défendre et protéger cette biodiversité.
 

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