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Une classe de maternelle pour les jeunes autistes a ouvert à Vierzon

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry, le 21 septembre 2022 - Modifié le 21 septembre 2022
Emissions spécialesReportage à l'UEMA de Vierzon

Depuis la rentrée de septembre, 84 nouvelles classes permettant d’accueillir les enfants autistes ont ouvert en France, dont 4 en région Centre-Val de Loire. Parmi elles, une unité d'enseignement en maternelle (UEMA) à l'école Maurice Caron de Vierzon. Reportage.

La classe de l'UEMA à l'école Maurice Caron de Vierzon © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.La classe de l'UEMA à l'école Maurice Caron de Vierzon © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

Au programme de ce matin-là pour les 6 enfants de l'UEMA de Vierzon, c'est éveil corporel en salle de motricité. On s'agite dans tous les sens pour bien commencer la journée, de quoi « apprendre aux enfants à manipuler leur corps » explique l'enseignante Joy Vareillaud. « Vous avez vu, c'est un peu sport ! Mais ça permet de rassembler tout le monde dans un endroit commun, et pour eux, ce n'est pas toujours évident ». Ensuite, direction la classe pour prendre un goûter, avant de filer en récréation.

 

Ce matin, les enfants font de l'éveil corporel dans la salle de motricité © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.


L'enseignante spécialisée dans les troubles cognitifs n'est pas seule, elle est entourée d'éducateurs pour assurer les cours. Pour elle, l'approche est totalement différente par rapport à une maternelle ordinaire : « C'est pas du tout le même enseignement. Là, on est au cas par cas. Les éducateurs ont des ateliers éducatifs qu'ils font avec les jeunes. Ça va surtout être de la découverte du monde : découvrir les animaux, enfiler des perles, faire des jeux de construction... Et moi, je les prends en individuel ou par deux pour faire des apprentissages classiques de maternelle, comme l'apprentissage des lettres ou des nombres. »

 

Joy Vareillaud, l'enseignante spécialisée © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

Un encadrement important

 

Des éducateurs, il en faut en nombre pour encadrer au mieux ces jeunes autistes ; l'idéal, c'est un adulte pour un enfant. Une monitrice-éducatrice, une éducatrice spécialisée, un animateur socio-culturel et une éducatrice de jeunes enfants accompagnent l'enseignante tout au long de la journée, sans compter la présence régulière d'une psychologue et d'une psychomotricienne. La principale difficulté, c'est la communication avec les enfants. On utilise un classeur PECS (Picture Exchange Communication System) pour se faire comprendre en image : « On propose un pictogramme qui représente l'activité ou la consigne à venir » explique Séverine Bordeaux, éducatrice spécialisée au sein de l'UEMA. « Il faut capter le regard de l'enfant, ce qui n'est pas simple pour un enfant autiste qui n'a pas forcément l'échange du regard. Une fois qu'il a capté la consigne par le pictogramme, on peut ensuite passer immédiatement, pour qu'il mette du sens sur l'image, à l'activité qui suit. »

 

Les jeunes de l'UEMA se mélangent avec les autres élèves, notamment pendant la récréation © RCF - Guillaume Martin-Degéuret.

Viser l'école ordinaire

 

Les enfants de l'UEMA ne sont pas isolés, ils se mélangent avec les autres jeunes de la maternelle : « On vise l'école ordinaire ! » détaille Stéphanie Mourioux, coordinatrice des services UEMA du Cher. « On arrive dans la classe à trois ans, on fait la petite, la moyenne et la grande section. Le but, c'est de partager le milieu ordinaire sur toute la journée. La cantine, la récréation et des inclusions en classe, en partenariat avec l'enseignante spécialisée et l'équipe enseignante des classes ordinaires ». Avec un objectif en ligne de mire : « Le meilleur pour ces enfants, c'est de viser le CP. »

 

Stéphanie Mourioux, coordinatrice des services UEMA du Cher © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

 

Avec Vierzon, le département compte désormais deux unités d'enseignement en maternelle. La première avait ouvert ses portes en 2016 à l'école Maryse Bastié à Bourges : « Il y avait des listes d'attente. Il était temps qu'on ait deux UEMA sur le Cher » se réjouit Stéphanie Mourioux.

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