Après plusieurs alertes sur la situation des migrants à Calais, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les conditions de vie et l’accès aux droits des migrants a été créée.
J’ai une bonne nouvelle à partager en ce qui concerne la prise en compte de la situation des personnes migrantes dans notre pays. Cela fait des années que nous faisons entendre le cri de toutes ces personnes arrivant sur notre territoire qui sont malmenées, qui voient leurs droits bafoués. Il y a Abel à qui on refuse l’accès à la procédure d’asile. Il y a Mariam et son jeune fils qui n’ont pu avoir accès ni à l’eau potable ni à un toit ni à des sanitaires. Il y a Jean-Michel, mineur isolé, dont on remet la parole en doute bafouant au passage tous les accords internationaux signés par la France sur ce sujet.
Avec quatre associations engagées de longue date sur le terrain auprès des personnes migrantes, nous sommes ensemble allés à la rencontre des parlementaires. Nous leur avons dit note impossibilité de dialoguer avec les pouvoirs publics. Nous avons témoigné du combat permanent que nous devons mener pour essayer de faire respecter les droits fondamentaux des personnes exilées.
Et avant-hier, est venue l’annonce de la création d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les conditions de vie et l’accès aux droits des migrants. Quand les représentants du peuple s’emparent de ces questions, c’est notre devise républicaine "Liberté, égalité, fraternité" qui retrouve ses couleurs.
C’est un signal fort pour les personnes migrantes, d’entendre que les parlementaires dire que "la crise de l’accueil des migrants […] en France est devenue une crise de la dignité humaine".
C’est un signal important pour les bénévoles qui accompagnent les personnes migrantes partout en France et qui ont besoin de se sentir soutenus ; de savoir que leur combat est pleinement républicain contrairement à ceux que certains veulent faire croire.
Alors merci aux députés qui ont accepté de porter cette question. Merci à eux de vouloir sortir des amalgames et des crises médiatiques artificiellement entretenues par quelques-uns ; merci à eux de vouloir aller sur le terrain pour ouvrir "un espace d’accueil à la parole des migrants".
Nous attendons que cette commission d’enquête apporte des réponses concrète afin que la dignité et les besoins essentiels d’Abel, de Mariam, de Jean-Michel soient enfin respectés. Car si nous sommes capables de poser un diagnostic commun et de renouer le dialogue, alors l’espoir est permis.
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