Le bonheur est-il un objectif suprême que nous devrions tous nous efforcer d’atteindre ? Par quel chemin ? Puis-je être heureux en faisant le bien autour de moi, dans la société comme pour la planète ? Autant de questions posées à Tugdual Derville. Il est le fondateur de l’association "À Bras Ouverts", qui permet à des milliers de bénévoles et d’enfants ou de jeunes touchés par le handicap de partir ensemble en vacances. Il est également délégué général de l’association Alliance Vita et publie "Les nouvelles recettes de bonheur. 71 actions d’écologie humaine", aux éditions de l'Emmanuel.
Si le bonheur semble rester un objectif à atteindre, il semble toujours nous échapper. "Notre vie est marquée par l’incertitude. L’enjeu c’est de rendre l'incertitude compatible avec le bonheur. Nos vies sont marquées simultanément par cette même tension", affirme Tugdual Derville.
Pour aller vers le bonheur, il faut s'ouvrir aux autres selon lui. "Une des clefs du bonheur, qui sort de l’idée d’un développement individualiste, c’est les autres. Nous sommes des êtres sociaux et c’est par les autres qu’on se découvre", explique le fondateur de l'association "À bras ouverts". Dans l’épidémie, "il va s’agir d’être créatif pour continuer de tisser des liens", affirme Tugdual Derville, qui vante le mérite des associations à l'heure de la crise. Elles ont permis de rencontrer des personnes isolées. "C’est chez les plus pauvres, les plus petits que l’on va trouver le rayonnement le plus pur du bonheur. On sait que faire preuve d’humanité est une question de cœur."
Selon lui, "l’enjeu c’est sans cesse de chercher davantage à se donner". "C’est un enjeu qui fait écho à l’Évangile. Chaque être humain est précieux et est le reflet du Créateur. Il y a quelque chose d’extraordinaire à découvrir au travers de toute rencontre authentique", précise Tugdual Derville.
L’Organisation des Nations unies (ONU) a instauré en 2012 une Journée internationale du bonheur, qui a lieu désormais chaque 20 mars. Par ailleurs, l’organisation internationale invite les États à "élaborer de nouvelles mesures qui tiennent mieux compte de l’importance de la recherche sur le bonheur et le bien-être afin d’orienter leurs politiques nationales". "Le bonheur est très profondément inscrit dans la sacralité de l’être humain et donc c’est très difficile de le mesurer", réagit Tugdual Derville.
Dans la quête du bonheur, il faut faire attention à l’écologie humaine selon Tugdual Derville. "L’écologie humaine nous invite à respecter toute personne. Notre bonheur est lié à notre capacité à participer au bonheur du monde", affirme-t-il. "Le grand enjeu nous dépasse mais pour avoir une motivation profonde, il faut que chacun ait une capacité d’action", conclut-il.
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