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Une oeuvre pour les migrants naufragés en Méditerranée en Tunisie
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Une oeuvre pour les migrants naufragés en Méditerranée en Tunisie

RCF Anjou,  -  Modifié le 7 juin 2021
Carte blanche de Pierre-Georges, entrepreneur social Une oeuvre pour les migrants naufragés en Méditerranée en Tunisie
Le 22 avril dernier, un bateau pneumatique, avec à son bord plus de 100 migrants, chavirait en Méditerranée, dix corps étaient retrouvés quelques jours après, au large de la Libye. Ce drame venait alourdir un sinistre bilan communiqué la veille par l’Organisation internationale pour les migrations : au moins 453 migrants disparus depuis le 1er janvier 2021 en Méditerranée.
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En 2020, plus de 2 200 migrants sont morts en Méditerranée en essayant de rejoindre l’Europe, plus de 10 000 depuis 2014. 

La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, se rend ces jours-ci, en Tunisie, et ira au Jardin de l’Afrique où l’artiste plasticien algérien, Rachid Koraïchi a créé une oasis afin de rendre une sépulture aux victimes de tels naufrages. 

« Depuis trop longtemps, l’humanité fait montre d’impuissance, voire d’indifférence, alors que des femmes et des hommes se noient et que trop nombreux sont ceux qui détournent le regard », estime Audrey Azoulay. « En donnant une sépulture, on redonne aussi l’espoir d’une identité et donc d’une dignité à ceux qui ont péri ». Audrey Azoulay offrira pour cette oasis-sépulture, L’arbre de la paix, une sculpture d’Hedva Ser, une œuvre qui réunit, dans un entrelacs de branches nouées et de colombes envolées, les valeurs de paix promues par les Nations Unies.

L’inauguration aujourd’hui de ce Jardin mémoriel de l’Afrique témoigne de l’engagement humaniste de Rachid Koraïchi. Cet artiste a vécu lui-même le drame de telles traversées funestes, lorsque son frère, Mohamed, âgé d’un an de plus que lui, a perdu la vie en Méditerranée en 1962. 

Rachid Koraïchi, lors de la conférence donnée en 2019 à l’Université catholique de l’ouest, a témoigné de son indignation devant le traitement des corps repêchés par la mer, jetés sur les grèves ou laissés à l’abandon dans des décharges. C’est pourquoi Rachid Koraïchi a acheté un lot de terre de 2500 m2 à la ville de Zarzis pour créer ce cimetière financé par la seule vente de ses œuvres, mais où aucune d’elles n’y apparaitra. 

Artiste plastique, paysagiste-architecte, héritier d’une prestigieuse famille descendant du Prophète de l’Islam, Rachid el Koraïchi, installé en France depuis 1968 n’a aucune frontière, ni géographique, ni intellectuelle. Nourri d’une longue tradition mystique soufi ouverte au dialogue des religions, il aime à dire que la parole vient du souffle qui anime sa vie et toute son œuvre d’artiste.

Il me tarde d’aller à Zarzis, au sud-est de la Tunisie, rendre une visite à ce Jardin mémoriel d’Afrique. On se souvient de la beauté d’une autre des œuvres de Rachid Koraïchi, non loin d’ici : son Jardin d’Orient à Amboise, toujours pour relier l’Humain à l’Histoire et ne jamais oublier la grandeur de toute personne humaine, son éminente dignité.

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© RCF Anjou
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Carte blanche de Pierre-Georges, entrepreneur social

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