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Une pêche bretonne encore trop satellisée

Un article rédigé par Ronan Le Coz - RCF Finistère, le 17 octobre 2023 - Modifié le 17 octobre 2023

Il faut créer plus de liens de solidarité dans la filière pêche en Bretagne, estime Pierre Karleskind, le président de la commission pêche au Parlement européen. Le conseil départemental du Finistère organise mercredi 18 octobre une réunion d'urgence pour trouver des solutions pour la filière. Pour l’instant, les plus gros armateurs restent exclus des dispositifs d'aides.

Retour de pêche au port du Guilvinec, dans le Finistère - © archives Ronan Le CozRetour de pêche au port du Guilvinec, dans le Finistère - © archives Ronan Le Coz

Le conseil départemental du Finistère a décidé de reporter sa séance plénière prévue mercredi 18 octobre. Il organise à la place une réunion d'urgence pour trouver des solutions pour la filière. Les annonces faites jeudi dernier au Guilvinec par le secrétaire d'Etat à la Mer, Hervé Berville, n'ont pas apporté de solutions pour les plus gros armateurs, car les aides d'Etat au carburant sont toujours plafonnées. Or ces armements, qui comptent plusieurs bateaux, fournissent les plus gros apports aux criées, entre 60 et 80 % pour les ports du sud Finistère !

L'objectif du conseil départemental est de faire de nouvelles propositions pour transformer durablement la filière. Un objectif qui semble partagé par Pierre Karleskind, le président de la commission pêche au Parlement européen. « Ce qui est certain, c'est que globalement la pêche française souffre d'une chose, c'est d'être satellisée en beaucoup de petits acteurs », constate-t-il.

Créer des liens de solidarité

« Il y a beaucoup de petits acteurs, et finalement peu d'interactions croisées dans l'investissement dans les entreprises... », regrette Pierre Karleskind. « La réponse à moyen terme, c'est de créer les liens de solidarité entre la filière. Il y a aujourd’hui plein de pays [en Europe, NdR] où le secteur de la transformation a investi dans les navires de pêche, où ils sont au capital des entreprises de pêche... Il y a aussi plein d'endroits où les entreprises de pêche ont investi dans le mareyage et dans la transformation… Et chacun sait qu’il doit faire un effort, par exemple ne pas vendre trop cher, et pareil pour l'achat. »

Pour Pierre Karleskind, il est essentiel de transformer la filière car les aides au carburant ne sont qu'une réponse à court-terme. « Cela ne servira à quelque chose que si l'ensemble de la filière avance, avec l'aide de l'État et avec l'aide de l'Europe, qui doit aussi faire sa mue sur ces sujets-là. »

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