En 2019, 79,5 millions de personnes dans le monde ont fui la guerre, les persécutions ou les conflits. Cela représente 1% de la population mondiale. Soit une personne sur 97. Huit millions de plus qu’en 2018. Un chiffre qui a doublé en dix ans. Un niveau sans précédent jamais atteint en 70 ans. Les deux-tiers des personnes déplacées viennent de cinq pays seulement. C'est ce que rappelle sur RCF Céline Schmitt, la porte-parole du HCR en France.
Ce rapport explique que plus des trois-quarts des réfugiés à travers le monde sont pris au piège dans des situations de déplacement prolongées. Dans les années 1990, 1,5 million de réfugiés en moyenne pouvaient rentrer dans leur pays d'origine chaque année. Au cours de la dernière décennie, ce chiffre est passé à environ 385.000.
Le véritable enjeu, c'est la fin des conflits en cours dans le monde. Un véritable défi, faute notamment de consensus politique… Il n’y a qu’à prendre l’exemple de l’Union européenne. Les divergences entre les Etats-membres se font particulièrement entendre depuis la crise migratoire de 2015. Un pacte européen sur les migrations et l’asile doit être proposé d’ici la fin du mois par la Commission européenne, après avoir été reporté en raison de la crise du coronavirus. Mais sans illusion sur la possibilité d’un accord entre chefs d’État. C'est du moins l'analyse d'Olivier Clochard, chargé de recherches au CNRS au laboratoire Migrinter, à l'Université de Poitiers, membre du réseau Migreurop.
Une situation qui n'est à priori pas prête de s'arranger. Car le pacte pour la migration, qui devait être l’une des grandes priorités de la Commission européenne, n’en est plus une. Notamment en raison de la pandémie de Covid-19 et parce que les positions politiques n’ont pas bougé. Ce qui risque d’être dommageable selon Olivier Clochard.
Face aux crises, la réponse du Haut-commissariat aux réfugiés est celle de la solidarité. Il faut une réponse globale : c’est d’ailleurs ce que les Nations-Unies souhaitent faire avec le Pacte mondial pour les réfugiés, dont l’objectif est de renforcer la réponse internationale aux mouvements massifs de réfugiés et aux situations de réfugiés prolongées.
Pour le HCR, l’une des clés est aussi de réussir l’intégration des réfugiés. C’est la mission que s’est donnée par exemple l’association Singa, un mouvement citoyen international visant à créer du lien entre personnes réfugiées et migrantes et société d'accueil. Son but : créer la rencontre. Se constituer un réseau d’entraide lorsqu’on arrive dans un nouveau pays n’est jamais facile. Et en pleine crise sanitaire et avec les mesures de distanciation sociale, ça l’est encore moins. Du coup, Singa a mis en place pendant le confinement une une plateforme de rencontres à distance entre personnes réfugiées et locaux.
Singa propose aussi à des locaux d’accueillir des réfugiés chez eux pour une période donnée. Des initiatives comme cela, on en compte beaucoup. Samedi, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, on pourra assister de manière virtuelle en raison du coronavirus à des ateliers de cuisine, une table ronde, des concerts de musique dont un concert de Monsieur Madame.
Programme journée des réfugiés organisée par Emmaus Solidarité, Singa France et la Maison des réfugiés à Paris
A la carte de 15h à 17h30
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