La fusion de l'Indre et du Cher revient souvent, voire régulièrement, sur la table mais cette union des départements ne serait pas forcément bénéfique pour les deux institutions. Les maires de Bourges et Châteauroux ont d'ailleurs des points de vue différents.
Et si les départements de l'Indre et du Cher ne faisaient plus qu'un ? Cette hypothèse, déjà avancée dans les années 1980 (avec notamment Jean-François Deniau qui était alors président du conseil général du Cher), prend de nouveau de l'ampleur.
Les nouveaux présidents des deux départements se sont rencontrés le 15 septembre dernier, et en amont de cette réunion, Jacques Fleury, le représentant du Cher, évoquait au Berry Républicain son souhait d'une « session interdépartementale, ne serait-ce que symbolique ».
Quelques jours plus tard, les maires de Bourges et Châteauroux ont organisé une conférence de presse commune dans la volonté de lutter ensemble contre la pollution lumineuse.
Cette démarche d’union, Yann Galut, le maire berruyer, aimerait davantage l'expérimenter.
On a quand même deux départements qui sont quasiment de taille équivalente et qui ont les mêmes problématiques. Et si ces deux départements avaient des volontés politiques d'aller plus en avant, on pourrait avoir une population de 500 000 habitants. Ce serait quand même un poids supplémentaire pour peser face aux métropoles.
Pour autant, le maire de Bourges ne souhaite pas parler de fusion, mais plutôt de « travail en collaboration ». Cette expression serait plus à même de plaire au maire de Châteauroux, Gil Avérous.
En effet, il ne voit pas cette union d'un bon œil : « Je pense que cela causerait plus de problèmes que cela n'apporterait d'avantages », estime-t-il. Il préférerait plutôt : « faire des appels d'offres communs ou mutualiser des moyens qui sont utilisés par les deux départements ». Fiscalement et financièrement, cette fusion serait même très « défavorable » au département de l'Indre, tranche-t-il.
L’union des deux territoires serait même seulement bénéfique pour le Cher selon Jean-Pierre Sureau, directeur du Centre de réflexions, d’études et de documentation de l'Indre, et auteur du livre “Quel Berry pour demain” ? « Le département berruyer aurait tout à gagner, constate-t-il. Il aurait la Préfecture, vidant encore Châteauroux de ses administrations ».
Cependant, si cette fusion parvenait à ses fins, elle se heurterait au rejet par certains indriens : « Les habitants d'Éguzon préfèreraient Limoges, ceux de Châtillon-sur-Indre sont plutôt tournés vers Tours, des villes où sont situés les équipements les plus structurants, dont les universités ».
En attendant une éventuelle fusion, des moyens concrets sont déjà mutualisés entre les deux départements, comme les services d’incendie et de secours.
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