C'est un record : 95,7% de réussite en 2020, contre 88,6% l'an passé. À cause de l'épidémie de coronavirus, le baccalauréat s'est déroulé dans des conditions inédites, cette année. Pas d'examens en présentiel, mais les résultats des 1e et 2e trimestres pour obtenir, ou non, le précieux sésame. Si les étudiants pouvaient donc, déjà, avoir une idée de leurs notes depuis plusieurs semaines, ils ont officiellement pu consulter, mardi 7 juillet, leurs résultats en ligne ou sur le tableau d’affichage de certains lycées. Joie extrême pour la majorité d’entre eux, puisqu’avant la session de rattrapage, ils étaient 91,5% à avoir obtenu le baccalauréat. Mais avec cette vague de réussite, comment les formations post-bac et les universités vont-elles s’organiser pour accueillir ces jeunes, éloignés des bancs scolaires pendant plusieurs semaines ?
Après une fin d’année particulière, la rentrée 2020/2021 sera surtout placée sous le signe de la prudence, de la bienveillance et de la joie de se retrouver. Il s’agira d'abord d’une "rentrée doublement inédite" pour Pierre Mutzenhart, président de l’Université de Lorraine. L’augmentation du nombre d’étudiants et le contexte de la crise sanitaire poussent les établissements dans leur dernier retranchement. Alors que les places sont chères dans les universités, les capacités d’accueil devraient augmenter. Pour Pierre Mutzenhart, "il va falloir surtout regarder l’orientation des nouveaux arrivants" pour pouvoir déterminer au mieux la place qui leur conviendrait. Tout ceci dans un seul but : mieux accueillir les étudiants.
Dans le contexte actuel, le milieu de l’enseignement va devoir conjuguer les contraintes sanitaires, les incertitudes qui planent encore et un accueil plus élevé des étudiants.
"Notre priorité, c’est d’accueillir le maximum de ces étudiants, tous les jours en présentiel", appuie Pierre Muntzenhart. Il poursuit en indiquant "qu’il faut tout de même respecter les gestes barrières assez strictement dans les espaces clos", pour pouvoir veiller à un accueil des étudiants dans les meilleures conditions possibles. "La distance sociale sera maintenue dans les amphithéâtres et les salles de travaux dirigés", assure le président de l'Université de Lorraine. Cette mesure a une double finalité : accueillir les étudiants en nombre important, mais également "limiter le port du masque uniquement durant les périodes de travaux pratiques". Des mesures qui seront sans doute difficile à appliquer face à la vague d'étudiants qui devrait arrivée. Entre les nouveaux arrivants et les étudiants déjà présents au sein de la faculté, les amphithéâtres vont devoir s'adapter.
Autre défi : après six mois loin des bureaux, des chaises et des salles de classes, les étudiants vont devoir remettre le pied à l’étrier. Ce sera "un effort tout particulier pour les néo-entrants", selon Pierre Mutzenhart. D'ordinaire, le changement est déjà assez radical, lorsque l’on passe du lycée à la faculté. L’université de Lorraine a donc mis beaucoup de systèmes en place pour attirer les néo-entrants : des contrats étudiants pour accueillir et guidés les nouveaux arrivants, mais aussi un accompagnement spécial des étudiants par des séances de tutorats. Reste que "les enseignants sont inquiets", souligne Pierre Mutzenhart. Avec l’organisation dans la précipitation des examens à distance et des cours, "il y a une certaine fatigue de la part des enseignants, bien qu’ils ont hâte de retrouver les étudiants en présentiel pour retrouver une certaine proximité", d'après le président d'université. Alors pour veiller au bien-être des professeurs, l’Université de Lorraine a mis en place un accompagnement spécifique : un référentiel. Les enseignants pourront choisir la méthode d’enseignement qui leur convient : présentielle ou distantielle.
En attendant, une dernière épreuve reste à passer pour les étudiants : la sélection sur Parcoursup. En juin dernier, 2000 bacheliers avaient eu une fausse joie en voyant leurs souhaits validés, puisque comme en 2019, la plateforme avait accepté des vœux "en trop" et s’était rétractée 48 heures plus tard. "Une erreur humaine", d'après la plateforme, qui avaient alors prévenu les lycéens par mail. Désormais, les élèves ont jusqu'au 17 juillet pour accepter leurs propositions d’admission. Et pour ceux qui n’ont pas encore trouvé de formations, une phase complémentaire se déroulera jusqu'au 11 septembre 2020.
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