Une salle d’audition pour mineurs victimes de violences inaugurée à l’hôpital de Romans

Une salle d’audition pour mineurs victimes de violences était inaugurée ce lundi 7 octobre au sein du bâtiment D de l’hôpital de Romans-sur-Isère, près du pôle mère-enfant. Après celles des hôpitaux de Valence et de Montélimar, cette salle est la troisième de Drôme, ce qui en fait le département le mieux doté de France.

Une salle d'attente décorée et une salle d'audition

 Ce lieu est composé de deux espaces : une salle d’attente décorée et conviviale et une salle d’audition. C’est dans cette pièce que gendarmes et policiers entendent les enfants et adolescents. Une salle extrêmement sobre : aucune décoration et seule une table transparente pour permettre à l’enquêteur de lire le langage non verbale de l’enfant. De l’autre côté de la vitre sans teint, un deuxième enquêteur suit et enregistre l’audition. 

L’objectif de ces salles est de recueillir et de libérer la parole des enfants dans les meilleures conditions possibles. Un espace plus que nécessaire selon Michèle Magny, vice-présidente de l’Association Mineurs Victimes 26 : « dans les commissariats et les gendarmeries, qu'on le veuille ou non, les enfants sont à proximité de personnes en uniformes, ce n'est pas rassurant pour eux. Ils peuvent aussi se retrouver confrontés à l'auteur parce qu'il est entendu en même temps. » 

Trois hôpitaux de Drôme sont équipés de ces salles d'audition

Une audition de mineur dure en moyenne entre 40 minutes et deux heures. Tout est enregistré de manière que l’enfant ne soit pas contraint de répéter plusieurs fois ses confidences. Un protocole précieux puisque « les enfants qui dénoncent des choses n'ont qu’une envie, c’est que ça s’arrête », explique Michèle Magny. 

Cela fait 18 ans que l'association AMV 26 travaille à la création de salle d'audition pour mineurs victimes de violences. Avec celle de Valence et Montélimar, ce lieu vient renforcer le maillage de la Drôme. Il permet aussi l'audition de mineurs résidant dans un département voisin. 

1/4 des adultes auraient subi des violences dans leur enfance

Depuis son ouverture en mai, une cinquantaine d'auditions ont été réalisées dans la salle de Romans-sur-Isère. À titre de comparaison, la salle située au sein de l'hôpital de Valence permet l'audition de plus de 250 mineurs par an en moyenne, toutes violences confondues (physiques, sexuelles, psychiques). Différentes études internationales révèlent qu'environ un quart des adultes auraient subi des violences physiques dans leur enfance et 80 % d'entre elles ont lieu au sein même de la famille.