En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Si votre justice ne surpasse pas
celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »
Source : AELF
Nous imaginons parfois Dieu comme un tentateur, comme quelqu’un qui nous éprouverait en permanence, qui nous mettrait à l’épreuve, comme pour nous tester. La vérité c’est que Dieu nous aime et qu’il veut que nous soyons heureux. Il ne nous soumet pas à la tentation ! C’est pour cela que notre traduction liturgique a changé, qu’elle s’est affinée. Il n’est pas question que Dieu nous soumette à la tentation. Il voudrait, parce qu’il est bon, que nous ne soyons pas tentés, que nous n’entrions même pas en tentation. Souvent c’est nous-mêmes qui nous mettons en danger, qui entrons, par orgueil ou par faiblesse dans la spirale de la tentation, qui laissons entrer dans nos pensées des inclinations vers le mal. Et une fois que le ver est dans le fruit, il travaille, sournoisement pour affaiblir tout l’édifice, jusqu’à ce que tout s’écroule. Laissez entrer la haine, et votre cœur se délitera. On ne tue pas du jour au lendemain sur un coup de tête.
On commence par juger, puis par se justifier, par haïr. Les pensées se forment et le projet se construit lentement, surement. C’est comme l’adultère. A propos de l’adultère Jésus a dit, dans le même esprit qu’à propos du meurtre : quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Nous perdons notre attention. Nous nous détournons de notre amour, de notre engagement, et nous laissons nos désirs établir leur influence, nous diriger. C’est alors que nous perdons notre liberté. Et que nous entrons dans la spirale du péché. D’ailleurs, je pense que nous savons en conscience, à quel moment telle chute tel péché grave a commencé à faire en nous son travail sournois. Cet évangile est exigeant, parce qu’il nous demande de ne même pas éprouver de sentiment de haine, mais c’est pour notre bien, et j’ose le dire pour notre tranquillité.
Dieu ne veut pas que nous soyons tentés, il ne veut pas que nous ayons à lutter, il souhaite que nous puissions anticiper, nous mettre en lien avec l’Esprit Saint, qui est un esprit de paix, de douceur, d’amour, de patience. Si vous voulez connaitre ce que l’Esprit Saint produit en nous, relisez l’épitre aux Galates, au chapitre 5 où il est dit : voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. Ce que veut Dieu, par-dessus tout, c’est que nous soyons influencés par l’Esprit Saint, qu’il nous inspire, qu’il dirige nos actions, nos pensées, nos relations.
S’il fait en nous sa demeure, non seulement nous serons heureux et paisibles, mais nous rendrons les autres heureux, et nous serons artisans de paix. N’hésitons pas à demander cette grâce à notre Dieu et soyons sûrs qu’il nous exaucera.
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