Les collectivités locales vont devoir se serrer la ceinture. Avec l’objectif du président de la République de mettre fin à la taxe habitation d’ici 2018 plutôt qu'en 2020, les maires vont devoir faire l'impasse sur des recettes fiscales importantes. Cette suppression pourrait ainsi entraîner un énorme manque à gagner pour des collectivités locales qui accusent les dernières baisses de dotation de l'Etat.
Outre la question financière, se pose également la question de l'indépendance. En contrepartie de la suppression de la taxe d'habitation, un impôt fixé par les collectivités, l'Etat s'est engagé à dédomager progressivement ces dernières. Ce qui sonne pour certains élus comme une mise sous tutelle.
Vanik Berberian, président de l’Association des Maires Ruraux de France ne voit pas cela d’un bon œil. "On a bien compris qu’il s’agissait d’un propos de campagne électorale et qu’il s’agissait aujourd’hui de le mettre en place. Le souci, c’est que ce n’est pas aussi simple que cela. Vous avez quand même une position forte de l’ensemble des associations d’élus qui considèrent qu’en matière de participation au redressement de l’économie, les collectivités ont déjà fait le maximum" explique-t-il notamment.
Le président de l'Association des Maires Ruraux de France ajoute qu'"une suppression de taxe serait quelque chose d’insupportable. On sait bien que le président de la République nous dit que les communes seront compensées intégralement. Mais on a l’habitude. Ce ne sera pas la première fois que l’Etat s’engage et qu’il ne tiendra pas son engagement. C’est un vrai problème."
Le premier Ministre Edouard Philippe a tenu à prévenir les collectivités lors de la conférence des territoires que leurs efforts seraient relativement importants.
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