7,2 milliards d’euros. C’est le montant du plan hydrogène français d'ici à 2030 avec à la clé un objectif de six millions de tonnes d'émissions de CO2 économisées en 2030 selon le ministère de la Transition écologique. L’hydrogène ou plutôt le dihydrogène h2 est un vecteur d’énergie à très fort potentiel, bien plus que les hydrocarbures par exemple. Si l'on brûle de l’hydrogène, on n'émet que de la vapeur l’eau et pas de CO2.
Cela semble simple mais notre h2 a plusieurs talons d'Achille. Même si l'on a découvert des sources naturelles d’hydrogène, celui qu’on utilise est produit, fabriqué. Ce n’est donc pas un gaz propre, comme le rappelle Cédric Philibert, ancien analyste à l’agence internationale de l’énergie désormais chercheur associé à l’IFRI.
C’est ce que l’on appelle le vaporoformage, au mauvais bilan carbone. On parle alors d’un hydrogène gris. On peut aussi utiliser le procédé d’électrolyse de l’eau. On sépare l’hydrogène de l’oxygène en faisant circuler un courant électrique entre deux électrodes. Si votre électricité est produite avec des énergies fossiles, là-aussi le bilan est mauvais. L’objectif est donc de décarboner la production d’hydrogène.
Aujourd’hui au Sénat, l’office parlementaire des choix scientifiques présentera ses recommandations. L’idée est bien d’obtenir un hydrogène vert comme le précise François Kalaydjian, directeur économie et veille à l’IFP énergies nouvelles. Pour cela, les technologies sont déjà prêtes, comme l'explique Laurent Anthony responsable de la sphère publique pour les technologies de l’hydrogène au CEA.
Cet hydrogène vert pourrait trouver plusieurs applications. La première concerne logiquement les industries qui utilisent de l’hydrogène, mais en première ligne il y a la sidérurgie souligne Cédric Philibert. D’autres pourraient aussi être concernés comme les cimentiers par exemple. L’hydrogène est aussi envisagé comme stockage des énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien qui on le sait sont intermittents. Et puis il y a la mobilité plutôt lourde qu’individuelle indique Laurent Anthony.
Il y a encore un certain nombre d’obstacles à lever et aussi des freins sociétaux estime Olivier Damette, économiste à l’Université de Lorraine pour qui l’hydrogène ne peut pas non plus être une solution miracle à court terme.
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