Le but d’un tel rapport, remis jeudi 28 mars au gouvernement, est de faire la synthèse entre des mesures d’urgence dès 2019 et une transformation de long terme pour les personnes âgées et le secteur professionnel du grand âge.
"Aujourd’hui, il y a une évolution forte de la structure par âge de la population. Derrière il y a un enjeu important en termes de prise en charge de la population, avec la perte d’autonomie, car nous allons avoir une augmentation du nombre de personnes âgées, qu’elles vivent en domicile ou en établissement, et qui ont besoin d’une aide pour les activités de la vie quotidienne. Il y a des choix collectifs forts à faire et ce qui est sûr, c’est que quel que soit le choix que l’on fera, cela impliquera d’accroître la mutualisation des dépenses. Sans doute une augmentation des prélèvements obligatoires ou alors une réorientation de certains prélèvements qui existent vers la prise en charge financière de la perte d’autonomie" explique Roméo Fontaine, économiste, chercheur à l’Institut national d’études démographiques.
"Il y a un paradoxe là-dessus. Aujourd’hui, en écho des principaux éléments du débat, qu’est ce qui en ressort ? Que les Ehpad sont perçus à tort comme des lieux de soins alors qu’ils sont des lieux de vie. Il y a une prise en charge extrêmement coûteuse pour les individus. Et pourtant, vous avez plus de 500.000 personnes qui y vivent. Vous avez des taux d’occupation qui sont quasiment de 100% dans la majorité des établissements, et des files d’attente" ajoute-t-il.
"L’équation est difficile à résoudre. Si on veut se donner les moyens d’une véritable politique qui viserait à permettre aux personnes âgées de rester chez elles le plus longtemps possible, cela a un coût. Comment financer ce coût ? Est-ce-qu’on le laisse à la charge des personnes âgées elles-mêmes ou est-ce-qu’on organise un financement public plus généreux ?" conclut-il.
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