L’article de ce texte vise à condamner les sites Internet accusés "d’induire délibérément en erreur, intimider et/ou exercer des pressions psychologiques ou morales afin de dissuader de recourir à l’IVG". Cette proposition a fait réagir la Conférence des Evêques de France. Son président, Mgr Georges Pontier a écrit il y a quelques jours à François Hollande, pour dénoncer vivement une telle mesure.
"Ce qui justifie cette lettre, c’est la gravité de la menace face à laquelle nous nous trouvons avec cette proposition de loi, qui fait suite à deux autres mesures prises ces derniers temps : le retrait de la notion de détresse pour les femmes qui désirent avorter, et la suppression du délai de réflexion. Avec ce délit d’entrave numérique, on veut aujourd’hui empêcher les personnes qui voudraient proposer un espace de dialogue à ces femmes en visant directement les sites Internet" explique Vincent Neymon, Porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France.
Au sujet des sites web mis en cause par le gouvernement, Vincent Neymon rappelle qu'"il n’y a rien de caché sur ces sites. Ils sont là pour indiquer aux personnes qui se posent la question que peut-être d’autres voies sont possibles. Ce sont des sites animés par des chrétiens, ou des personnes qui militent contre l’avortement, mais qui ont choisi cet espace de liberté pour s’exprimer et proposer une alternative à cet acte traumatisant".
Concernant la vison ecclésiale de l'avortement, le porte-parole adjoint de la CEF confirme que "l’Eglise n’a pas varié sur l’IVG. Elle reste opposée à l’avortement, qui est le retrait d’une vie. C’est le choix d’éliminer une vie. L’Eglise et les chrétiens sont farouchement opposés à la suppression de la vie, qu’il s’agisse de l’avortement, de l’euthanasie ou encore de la peine de mort. Maintenant, ce que l’Eglise dit c’est que la loi n’est pas en elle-même à condamner car elle ne promeut pas l’avortement, mais l’encadre. Il vaut mieux parfois encadrer les choses plutôt que de les laisser se faire sauvagement".
Pour Vincent Neymon, il n'y a plus d'espace de liberté aujourd'hui pour parler de l'avortement. "C'est une sorte de dictature tout bonnement insupportable" conclut-il.
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