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Virus

RCF,  - Modifié le 28 janvier 2020
Il s'insinue partout, et se répand à travers le monde, invisible, qui est-il ?
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Quel mot redoutable ! Avec pourtant une certaine ancienneté dans notre langue, plus qu’on ne le croit. Nous allons constater en effet que même si au cours de l’histoire il a évidemment changé de sens, ce mot, « virus » ne date pas d’hier

En fait, c’est vrai que c’est à la suite des découvertes dans la décennie 1850-1860 des savants Davaine sur le virus du charbon et Louis Pasteur sur le virus de la rage, que le mot a pris une ampleur scientifique forte, et à l’époque on l’assimilait en somme à un germe « pathogène ».

On a évoqué aussi les virus vaccins, vaccin constitué donc de germes vivants de virulence atténuée dont l’injection préserve d’une maladie plus grave. Si aujourd’hui, on lit par exemple la définition du Grand Robert à propos du mot virus, on se rend compte qu’on est dépassé par les informations apportées. Je vous la lis : « Micro organisme infectieux, parasite absolu des cellules vivantes »… bon, jusque-là on comprend, mais ensuite ça se gâte : « …des cellules vivantes , possédant un seul type d’acide nucléique et synthétisant sa propre substance à partir de son seul stock génétique »… bon là, je comprends que j’aurais dû mieux suivre les cours de biologie, surtout que ce n’est pas fini, arrive une parenthèse  « seul stock génétique (sans échange métabolique ». Bien.

En fait, le mot virus a un sens très simple en latin, c’est le venin, le poison. Et lorsqu’en 1478 il entre en français c’est avec ce sens qu’on retrouve d’ailleurs dans l’œuvre d’Ambroise Paré, qui, rappelons-le est le premier scientifique à ne pas écrire en latin mais en français, d’où le fait que c’est une source précieuse d’attestation. Qu’écrit donc Ambroise Paré à propos du mot virus ? Des choses affreuses à lire : « De l’ulcère chancreuse sort un virus puant et fétide ». Acch… Oublions. Mais on voit bien le sens très général ici du mot venin. Depuis on l’a désigné avec plus d’élégance.

Eh bien lorsqu’un virus est parti d’une région de la République démocratique du Congo, on a choisi le nom de la rivière, à dire vrai, qui sonne harmonieusement à nos oreilles, et ce fut Ebola. Et aujourd’hui, nous voilà avec une couronne, le « virus à couronne », en latin coronavirus. Mais rien n’y fait on n’amadoue pas le virus. C’est pour ça que j’aime Victor Hugo dans Quntreving-Treize, signalant que Cimourdain « a inoculé le virus redoutable de la vertu » à Gauvain. Ah enfin un bon virus ! comme celui des dictionnaires…
 

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