En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si le monde a de la haine contre vous,
sachez qu’il en a eu d’abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde,
le monde aimerait ce qui est à lui.
Mais vous n’appartenez pas au monde,
puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ;
voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître.
Si l’on m’a persécuté,
on vous persécutera, vous aussi.
Si l’on a gardé ma parole,
on gardera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom,
parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »
Source : AELF
Le rapport des chrétiens avec ce que l’évangéliste Jean appelle « le monde » est compliqué. Dans les années proches du Concile Vatican II, de nombreux prêtres catholiques estimaient qu’ils avaient été formés loin du monde, qu’ils vivaient plus ou moins dans une bulle, qu’il fallait qu’ils se rapprochent du monde, et même qu’ils appartiennent au monde.
L’intention était bonne, mais elle manquait peut-être de recul. Vivre dans une bulle n’est pas sain, et on ne voit pas bien comment on pourrait témoigner de l’Evangile si tel est le cas. Mais en même temps, épouser toutes les façons de vivre du monde, c’est se diluer et devenir insignifiant. L’évangéliste Jean écrit : « Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. » La dernière Béatitude ne dit guère autre chose : « Heureux êtes-vous, si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi » (Mt 5,11) Et Jésus poursuit un peu plus loin : « C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés » (Mt 5,12).
La pandémie, qui nous impose une austérité difficile à vivre, nous révèle également les injustices que notre monde entretenait auparavant : course à l’argent et au plaisir, écart grandissant entre riches et pauvres, indifférence à ceux qui ne sont pas de notre monde. Les avons-nous suffisamment dénoncées ?
Si on ne l’a pas fait suffisamment, il est peut-être temps de le faire, pour que nous ne retombions pas dans le monde d’avant. Cela nous causera sans doute quelques ennuis. Mais Jésus n’est-il pas passé par là ?
Lors de notre baptême, Seigneur, nous avons été institués prophètes. Donne-nous d’être fidèles à cette mission.
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