Le pape François se rend donc à Genève pour célébrer cet anniversaire aux côtés du Conseil œcuménique des Églises, les "Nations-Unies chrétiennes". Un grand moment pour le COE, qui depuis sa création vise à promouvoir le dialogue et l’unité entre les différentes Églises chrétiennes du monde entier, 348 au total.
L’arrivée du pape François au COE a débuté tout d’abord par une prière dans la chapelle du COE. Cette chapelle, c’est le cœur du COE. Au sol de cette chapelle, une mosaïque représentant des vagues, de l’eau. Le symbole du baptême de tous les chrétiens, en Christ. Plus qu’une prière, il s’agit en fait d’une célébration.
Un temps rythmé par des chants, par différentes prières, par une lecture principale, un texte tiré de la lettre de St Paul aux Galates. Ensuite, bien sûr, a suivi l’homélie du Saint Père. Une homélie évidemment orientée vers l’Unité des Chrétiens. Il est important de remarquer que le pape François voulait prier avant de discuter, et de travailler avec le COE. Un symbole très fort et qui tenait à cœur pour le souverain pontife.
Dans cette homélie, le pape François a notamment appelé les chrétiens d’aujourd’hui à faire comme Saint Paul, qui exhortait en son temps les peuples qui s’affrontaient à marcher "sous la conduite de l’Esprit Saint". "Marcher est une discipline, un effort, il faut de la patience quotidienne et un entraînement constant" a notamment indiqué le pape François, une allusion au fait que l’unité des chrétiens n’a pas toujours été facile. "Marcher demande l’humilité de retourner sur ses propres pas et le souci des compagnons de voyage, car ce n’est qu’ensemble qu’on marche bien" a également déclaré le Saint Père, invitant ainsi les différentes Églises chrétiennes à prendre soin les unes des autres.
Le pape François a également invité les chrétiens à ne pas se laisser distraire, et à ne pas perdre de vue leurs frères. "Vorace des choses, l’homme perd de vue ses compagnons de voyage ; alors sur les routes du monde règne une grande indifférence. Poussé par ses propres instincts, il devient esclave d’un consumérisme effréné : alors la voix de Dieu est étouffée, alors les autres […] deviennent des déchets dérangeants" a ainsi expliqué le souverain pontife. Des mots très forts, prononcés dans la chapelle du COE.
Alors que beaucoup attendaient de cette visite du pape François un nouveau souffle pour l’œcuménisme et l’unité des chrétiens, le Saint Père a expliqué qu’au cours de l’histoire, "les divisions entre chrétiens sont souvent advenues parce qu’à la racine, dans la vie des communautés, s’est infiltrée une mentalité mondaine". Renouant avec ses premières déclarations, au lendemain de son élection, le pape François a ainsi expliqué que pour pratiquer réellement l’unité, les chrétiens doivent abandonner tout sentiment de mondanité.
Marcher ensemble, oui, mais mus par de bonnes intentions. Pour le pape François, il existe une autre tentation importante : celle de marcher en vue de servir ses propres intérêts. "Être ensemble avec les autres, marcher ensemble, mais avec l’intention de satisfaire quelque intérêt partisan. Ce n’est pas la logique de l’Apôtre, c’est celle de Judas, qui marchait avec Jésus mais pour ses propres affaires" a notamment précisé le pape.
"Marcher ensemble, prier ensemble, travailler ensemble : voilà notre route principale ! Cette route a un but précis : l’unité. Le chemin opposé, celui de la division, conduit à des guerres et à des destructions. Le Seigneur nous demande d’emprunter continuellement la voie de la communion, qui conduit à la paix" a finalement conclu le pape François.
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