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ZAC 3 de Technolac : l’innovation technologique, une priorité à tout prix ?

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Haute-Savoie, le 4 octobre 2023 - Modifié le 4 octobre 2023

D’ici 2030, le technopole du Bourget du lac devrait s’agrandir pour permettre l'expansion des entreprises en développement, déjà implantées sur le site. Mais le projet est loin de faire l’unanimité puisqu’il prévoit de bétonner des terres agricoles riches.
 

Crédit photo : Chambéry Grand LacCrédit photo : Chambéry Grand Lac

Accompagner le développement des entreprises locales

 

Sur les 230 sociétés basées à Savoie Technolac, la moitié œuvre dans le domaine de l’énergie, ce qui fait du technopole le plus grand cluster français du secteur. Aujourd’hui des instituts comme l’INES ou des sociétés telles qu’Atawey ont besoin de plus d’espace pour développer leurs activités. “Ce sont des entreprises qui sont en croissance” explique Nicolas Mercat, maire du Bourget-du-Lac. “On ne souhaite pas les voir partir, elles font partie de l’écosystème de Technolac, on souhaite pouvoir les accompagner dans leur développement” poursuit l’élu.


Garder auprès de soi des entreprises qui façonneront l’avenir, mais pas seulement. Au fil des ans, le secteur de l’énergie est aussi devenu un enjeu économique pour le territoire puisque 2500 personnes travaillent sur le site, en plus des 5 000 étudiants en formation.


Alors pour répondre au besoin d’espace, une nouvelle extension de 21 ha, appelée "ZAC 3", devrait sortir de terre dans les prochaines années, la deuxième depuis la création du technopôle en 1987.
 

Innovation ou alimentation, le dilemme

 

Mais si le projet fait bondir bon nombre de citoyens et d'associations, c’est que cette “ZAC 3” viendra largement empiéter sur des terrains agricoles d’une qualité exceptionnelle. “Les études commandées démontrent que ce sont des terres riches puisqu’à proximité du lac du Bourget” explique Gérard Blanc, porte parole du Collectif pour une Projet Agricole à Technolac (CPAT).

À l’heure où l'autonomie alimentaire de l’agglomération chambérienne plafonne à 7 %, cela fait réfléchir.

 

“On ne remet pas en question le besoin d’espace” poursuit le militant. “Mais il ne faut pas construire pour construire : il y a, sur les ZAC 1 et 2, des réserves foncières énormes”.
Le collectif plaide notamment pour une densification des espaces existants, en ajoutant des étages aux structures actuelles de Technolac ou en empiétant sur les parkings. “Il y a plus de surface de stationnement que de bâtiment. C'est quand même extraordinaire !” réagit le porte-parole.


Pas de ZAC 3 donc pour CPAT qui espère, au contraire, que les terres resteront vierges pour accueillir de nouvelles activités de maraîchage. “On a tendance à l’oublier, mais l’actualité nous le rappelle : l’alimentation est aussi importante que les énergies renouvelables. Mais elle est toujours sacrifiée” regrette Gérard Blanc.
 

Une entente encore possible

 

Samedi dernier, CPAT présentait aux élus et aux citoyens du territoire sa vision du projet. Une réunion à laquelle ont participé les maires de la Motte-Servolex et du Bourget-du-Lac. Nicolas Mercat l’avoue, le sujet est sensible, “à double tranchant”.

Il se dit prêt à discuter des tenants et aboutissants du projet, avec les opposants, pour trouver ensemble un compromis.

Des discussions qui devront aboutir puisque certains militants se disent prêts à mener des actions plus virulentes.

 

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