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Enfant et orphelin à l'école, les résultats d'une enquête inédite

RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Le Temps de le direEnfant et orphelin à l'école, les résultats d'une enquête inédite

Les adultes enseignants sont souvent démunis quand il s'agit d'accueillir de jeunes orphelins à l'école. Une enquête inédite révèle quels sont leurs besoins et leurs attentes.

Image par Cheryl Holt de Pixabay Image par Cheryl Holt de Pixabay

Ils sont 800.000 jeunes orphelins de père, de mère, ou de leurs deux parents, en France. Si on s'étonne d'un tel chiffre c'est bien parce qu'ils constituent "une population invisible de la société, oubliée des statistiques, de la recherche et des politiques publiques", explique Emmanuelle Enfrein, de l'OCIRP. En partenariat avec l'Ifop, l'union d'institutions de prévoyance a publié le 12 janvier dernier les résultats d'une enquête d'envergure, "École et orphelins: mieux comprendre pour mieux accompagner".
 

Parmi les principaux enseignements: 44% des enfants orphelins ne souhaitent pas retourner à l'école juste après la mort de leur parent ; pourtant, ils sont 31% à n'avoir pas du tout manqué d'heure de cours.

 

Accompagner de jeunes orphelins, les adultes souvent démunis

Leur situation fait peur, souvent on les enferme dans l'histoire du parent disparu. Pourtant les jeunes orphelins aspirent à être des jeunes comme les autres. Seulement voilà, à l'école les enseignants ne sont pas formés pour accompagner les jeunes orphelins. Or, la psychothérapeute Hélène Romano confirme que ces enfants "peuvent être blessés par des réactions maladroites d'adultes". L'enquête publiée par l'Ifop et l'OCIRP, menée auprès de 1083 répondants (dont 90% de moins de 25 ans) comprend également les réponses de quelque 940 enseignants et personnels de l'éducation.
 

"Une sorte de blessure qui se montre, se dévoile, de manière différente selon les étapes de la vie."

 

besoin de discrétion, besoin d'attention

Hélène Romano explique que les enfants qui ont perdu l'un de leur parent le vivent comme une "amputation". Perdre ses parents, le réalisateur Francis Lagrasse en parle comme de "traces" qui vous suivent toute la vie. "Une sorte de blessure qui se montre, se dévoile, de manière différente selon les étapes de la vie." Lui-même a perdu ses deux parents à l'âge de neuf ans. Il ajoute que prendre le temps d'en parler est d'autant plus nécessaire que "ce ne sont pas des discussions faciles, ni facilement compréhensibles pour des personnes qui ne sont pas touchées par la question de l'orphelinat."

A l'école, ce dont les enfants orphelins ont envie, se souvient Chantal Bohin, aujourd'hui professeur, c'est que "les autres sachent". Elle parle cependant d'un besoin d'attention, et aussi d'un besoin de "discrétion" à leur égard. Un paradoxe que confirme Emmanuelle Enfrein, "ils sont 30% à ne pas vouloir en parler" pour ne pas être stigmatisés, mais ils sont 71% à souhaiter que l'équipe pédagogique soit informée de leur situation.

 

 

Orphelins : de trop rares données
- 1 adulte sur 10 a perdu un parent avant l’âge de 20 ans (Drees, 2008).
- 7 fois sur 10, il s’agit du père (Drees, 2008).
- 28% des adultes ayant perdu un parent pendant l’enfance ne sont titulaires d’aucun diplôme, contre 17% de l’ensemble des adultes (Drees, 2008).
- 7% détiennent un diplôme bac+2 contre 12% de l’ensemble des adultes (Drees, 2008).
- 26% des veuves âgées de 25 à 44 ans ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, contre 17% des divorcées (enquête Unaf-Favec, 2011).
Extrait de l'enquête "Ecole et orphelin"

 

L'OCIRP, qui regroupe de grands groupes de prévoyance, a créé un pôle étude et recherche sur la question. La prévoyance constitue une protection sociale susceptible notamment d'assurer les salariés face au risque décès. Elle peut représenter une rente veuvage attribuée au conjoint restant ou une rente éducation attribuée aux enfants orphelins jusqu'à leur 25è anniversaire.

 

 

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