Petites ou grandes offenses, paroles blessantes, rancunes qui durent… Il n’est pas toujours facile d’accorder son pardon. Entre ressentiment et culpabilité de ne pas arriver à pardonner, notre cœur peut se fermer. Olivier Clerc, auteur de plusieurs livres sur le pardon, donne quelques clés pour mieux accéder à la paix intérieure que permet le pardon.
Connu pour avoir traduit et fait publier les Quatre Accords Toltèques, Olivier Clerc est écrivain et essayiste sur des thématiques de développement personnel. Pour lui, le pardon occupe une place essentielle pour se sentir apaisé. C’est une voie vers le bonheur.
"Le pardon est un remède : c’est la guérison des blessures du cœur". Pour Olivier Clerc, cette définition est la plus simple et la plus exhaustive. Dans son travail, il constate souvent que de nombreux adultes "se retrouvent avec un cœur blessé". Pour cause, "des vexations quotidiennes, du harcèlement moral, de la violence à petite dose…". Et quand on a un cœur blessé, on "se protège pour ne pas prendre plus de coups". Pour soigner ces coups, pour prendre soin de son cœur, le pardon est une réponse efficace, voire indispensable. "Je n’ai rien vu qui provoque une transformation aussi radicale que le pardon", estime Olivier Clerc.
"On a besoin d’une nouvelle compréhension du pardon et d’une nouvelle façon de le mettre en pratique". Le pardon, Olivier Clerc le veut accessible à tous, peu importe la religion ou la spiritualité : "je transmets un pardon "laïc" que chacun peut s’approprier". La nouvelle compréhension du pardon passe par sa re-définition. Pour certains, le pardon est un signe de faiblesse et d’humiliation. L’essayiste estime qu’il faut à tout prix bannir cette représentation : "le pardon est un cadeau à soi-même".
C'est dans une logique horizontale qu'il faut pardonner. "Parfois, on pardonne par grande mansuétude ou par magnanimité", déplore Olivier Clerc, qui mise davantage sur un pardon "horizontal et égal". Si le pardon libère, il semble aussi permettre de "revivre normalement".
Gandhi disait du pardon qu’il était "le propre de l’homme courageux". Olivier Clerc ne peut qu’être d’accord : les obstacles qui se mettent en travers du pardon demandent une certaine force pour être franchis. Parmi ces obstacles, "croire que pardonner c’est cautionner" : le pardon demande un discernement. "On pardonne avec le cœur, mais aussi avec la tête : on peut pardonner et rester lucide", souligne Olivier Clerc.
"On a une pensée plus juste une fois qu’on a pardonné". Le pardon apporte la paix du cœur et de fait, "une liberté se crée dans la relation". Parce que le pardon, c’est aussi une histoire de pouvoir : "on possède un pouvoir de guérison avec le pardon".
Le pardon, c'est aussi "un chemin intérieur qui prend du temps". "À vouloir aller plus vite que la musique, on grille des étapes et le pardon ne se fait pas correctement", estime Olivier Clerc, qui déplore que certaines religions fassent du pardon un devoir. Il faut accepter que certaines blessures profondes demandent davantage de temps dans ce cheminement. "C’est aussi se respecter que de se donner ce temps-là", insiste l’auteur, qui invite à une forme de bienveillance envers soi-même. D'autant que "le pardon à soi est la clé de voûte de tout l’édifice". C'est donc un cheminement en deux temps, qui demande l'alliance du cœur et de l'esprit.
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