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Journée Mondiale de la ménopause : ce tabou qui concerne la moitié de la planète

Un article rédigé par JD - RCF, le 11 octobre 2023 - Modifié le 18 octobre 2023
Voyage IntérieurEt si la ménopause était un second printemps ?

Si elle touche plus de la moitié de la population mondiale, la ménopause reste un sujet dont on préfère ne pas parler, du moins dans les sociétés occidentales. Chaque 18 octobre a lieu la journée Mondiale de la ménopause. À cette occasion, RCF revient sur cette période de transition qui reste un événement biologique important, parfois difficile à vivre. En organisant des ateliers pédagogiques autour des cycles de la vie, Stéphanie Barrière aide les femmes à mieux appréhender ce tournant majeur.

© Silvia / Pixabay© Silvia / Pixabay

Parmi les symptômes de la ménopause, on compte la prise de poids, la baisse de la libido, les bouffées de chaleur ou l’ostéoporose. En France, ces quelques mois de transition sont vécus comme une décroissance, contrairement à certaines sociétés asiatiques où les femmes entrent dans "un second printemps".

 

La ménopause, c’est quoi ?

 

"Dans nos sociétés occidentales, la ménopause est une période redoutée, une période de bouleversements hormonaux qui transforment nos corps et nos réalités", explique Stéphanie Barrière, qui organise depuis 2021 des ateliers autour des cycles de la vie des femmes. Les ateliers CycloPause sont proposés aux femmes en pré-ménopause. Un terme, rappelle l’intervenante, qui vient du grec et signifie "arrêt des menstruations". Plus concrètement, cela signifie que la femme s’approche de l’arrêt des règles. "Quand on est dans le ventre de notre mère, on fabrique tous nos ovules et on naît avec un stock. Peu à peu, avec l’âge, les ovules disparaissent avec les règles", illustre Stéphanie Barrière. Les ovules, au moment de la pré-ménopause, sont donc plus rares et réagissent moins bien aux sollicitations du cerveau. 


Conséquence parmi d’autres : les bouffées de chaleur, qui semblent être liées à la variation des taux d’œstrogènes. En affectant la thermorégulation des femmes, elles provoquent la "surchauffe de l’organisme : la température du corps baisse d’un degré, et l’adrénaline augmente, provoquant une sensation de stress et la sudation". Pour mieux vivre ces bouffées, Stéphanie Barrière préconise d’abord de les comprendre. "Leur durée et leur manifestation varient d’une femme à l’autre. Je conseille de prendre des douches plus froides et de porter des vêtements en lin ou en coton".

 
En fonction des femmes, la ménopause survient entre 47 et 55 ans. "Mais certains signes peuvent apparaître chez certaines dès 40 ans : l’âge et les symptômes sont très variables. Les cycles font le yoyo avant de disparaître définitivement". Ce qui affecte les femmes, aussi, c’est le changement de leur perception par une société qui valorise particulièrement la jeunesse. "Elles sont considérées comme infertiles. En plus, leur peau et leur chevelure changent. Ce n’est pas un passage particulièrement confortable".

 

Un tournant pour les femmes ?

 

Pour Stéphanie Barrière, ce passage de la ménopause est une invitation à "se poser alors que beaucoup de chamboulements surgissent". Pour les mères, la ménopause s’accompagne parfois du départ des enfants et d’une remise en question généralisée. "On se demande ce qu’on a fait de nos rêves, on fait le point sur ce qu’on a construit. C’est l’occasion de faire une grande introspection". Si cette période est "délicate au niveau psychologique", en parler autour de soi peut aider. Faire le point sur les humeurs changeantes, sur les hauts et les bas de la ménopause auprès de femmes qui vivent la même chose permet "une meilleure avancée vers la vieillesse".

 
À des milliers de kilomètres de l'Hexagone, en Chine, la ménopause est au contraire perçue comme une période de croissance. C'est l'âge auquel "on sait que la femme a acquis une maturité et elle est valorisée". Raison pour laquelle on appelle cela "le second printemps" : l’énergie dans le corps de la femme se renouvelle. Stéphanie Barrière explique qu’en arrêtant d'être expulsé vers l’utérus,  le sang se dirige vers le cœur et nourrit l’esprit. Tout cela s’accompagne du désir profond de "satisfaire ses besoins spirituels ou personnels". Un mode de pensée qui pourrait inspirer les femmes en Occident à mieux aborder la ménopause. 


"Je crois que c’est vraiment important que l’homme comprenne ce que vit la femme à cette période de sa vie". Pour mieux pouvoir accompagner sa compagne, l’homme peut se pencher sur ces "symptômes désagréables". La transparence et la communication sur ce qui est vécu par la femme pendant sa ménopause sont des outils pour appréhender cette période à deux. Avec ces clés de compréhension, l’homme peut davantage apporter son aide et développer sa bienveillance. "C’est peut-être une occasion de plus de s’aimer différemment", lance l'intervenante, qui estime que ces changements invitent à construire de nouvelles choses.  


Comment faire de la ménopause "un second printemps" ? 

 

"La ménopause est l’occasion de redonner la belle richesse que j’ai acquise". Pour Stéphanie Barrière, le sentiment de perte d’énergie qui touche les femmes à cette période de leur vie peut être remplacé par un nouveau départ. La ménopause, ainsi, serait le moment idéal pour faire un grand "retour sur soi". Dans ses ateliers, l’intervenante est témoin de la "joie des femmes d’être ensemble et de partager leur vécu".

 
C’est donc ensemble qu’elles prennent "un nouvel élan" et entrent dans ce tournant de façon plus apaisée. En s’offrant ce vrai temps de réflexion, elles trouvent leurs propres façons de mieux vivre la ménopause : "il n’y a pas de formule magique". Non seulement les ateliers, qui réunissent une dizaine de femmes, permettent d’avoir des informations physiologiques pour comprendre ce qui se passe dans le corps, mais ce sont aussi des temps d’échanges précieux et sans tabous. 

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