Le don…. Je donne de l’argent, du temps. Mais aussi le don d’organes, de sang, des capacités artistiques, des savoirs-faire. Qu’est-ce que le don ? Est-ce un acte de pure générosité, induit, calculé ? D’où vient notre goût à donner ? Est-ce que donner peut améliorer notre vie, notre mieux être, voire notre santé ?
Bonjour à tous,
Avant de pouvoir répondre à toutes ces questions sur le don, mettons-nous d’accord sur la définition du don.
Je vous en propose une :
- l’action de donner gratuitement et volontairement, d’offrir mais aussi de renoncer, d’abandonner, de se dévouer.
Allons plus loin : « Un don sans amour ne vaut guère mieux qu'un refus » (Vladimir Jankélévitch, "Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien", 1957, p. 99) : ce qui implique que le don se fait sans attendre de recevoir en retour. C’est un acte désintéressé.
Donc si je donne pensant en tirer un bénéfice égoïste « moi, moi, moi », ce n’est plus du don. En donnant par exemple à une association, je lui permets de poursuivre sa mission parce que j’estime que ce qu’elle porte est important, je souhaite que le plus grand nombre puisse en profiter, ce n’est pas uniquement pour un bénéfice personnel même si je peux en profiter malgré tout. Le don est là.
Et le don d’organe ? Un magnifique sacrifice.
Donc le don, ne ressemblerait-t-il pas à une offrande ?
Dans une foi religieuse, chaque jour n’est-il pas un don de Dieu ? Ne reconnaissons-nous pas le don des langues, de voyance, d’ubiquité, de l’Esprit Saint, de guérison ?
Ne dit-on pas que Dieu nous donne le don de vie ? Son Amour est si inconditionnel qu’Il nous laisse nous découvrir et tels des enfants faire nos bêtises, nos erreurs, nos égarements. Mais dès que nous souhaitons rentrer à la « maison » si je puis dire, Il nous accueille à bras ouverts, tel qu’évoqué dans "la parabole du fils prodigue".
Ce don nous habite. D’ailleurs en tant que parents aimants, nous acceptons que nos enfants fassent leurs propres expériences et nous les accueillons même si à un moment ils ont pu nous rejeter. Ce don d’amour même si imparfait sur le plan humain n’en reste pas moins une offrande désintéressée.
N’avons-nous pas chacun d’entre nous d’autres dons, exprimés, exploités ou non : artistiques, mathématiques, d’écoute, d’aimer, en cuisine, avec les plantes, les animaux, les gens, les enfants, enfin dans tous les aspects de la vie ? Ne donnons-nous pas nos dons et talents même si monnayé ? Et le bénévolat ? N’est-ce pas un don à autrui de son temps, de ses talents pour partager, aider, faire du lien, …. ?
Finalement le don n’aurait-il pas une seule origine ? Celle liée à notre Origine elle-même ? Ainsi, que l’on en est conscience ou non, ne sommes-nous pas alors comme programmés à donner ?
Je m’explique :
« Dieu donne à l'homme le souffle, la vie, et la maîtrise sur la terre, les animaux.
Dieu dit : « Faisons un Adam à notre image comme notre ressemblance ».
Ce n’est pas rien, nous véhiculons la possibilité d’abandonner le petit soi pour le Vrai Soi et d’être à l’image et à la ressemblance de la Source donc dans le don de la vie, de l’amour, de la sagesse, notamment.
« Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. »
"Jésus se donne en nourriture, et il donne sa vie". Jésus incarne le Fils, il est le pouvoir du Père et sa Sagesse, donc aussi ce que chacun d’entre est porteur, à exprimer évidemment.
On y lit : "....... Tout ce qui vient à moi m'a été donné par le Père, je ne repousserai pas un de ceux qui me rejoignent, car je ne suis pas venu du ciel pour faire ce que je veux mais ce que veut celui qui m’envoie. Or la volonté de celui qui m'envoie est que de tout ce qu'il me donne je ne perde rien, ni personne, et qu'au dernier jour je le relève....."
L'obole de la veuve et son éloge par Jésus.
« Il a levé les yeux et a vu des riches qui portaient leurs dons dans la salle du trésor. Il a vu aussi une veuve pauvre qui déposait deux petites pièces et il a dit : Je vous l'affirme, cette pauvre veuve a donné plus que tous les autres : eux ont donné de leur superflu mais elle a prélevé de sa pauvreté tout ce qui la fait vivre. »
Dans Actes 20:35 :
« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »
Il y a une raison à l’évocation de ces quelques versets et vous allez comprendre pourquoi.
Donc maintenant on est peut être tous d’accord, le don est donc bien un acte désintéressé, d’amour pur, volontaire, que ce soit offrir une certaine somme d’argent, du temps, du sang, un organe, partager ses talents quels qu’ils soient.
Et dont l’origine pourrait s’expliquer à la Création elle-même.
J’ai pris de nombreux raccourcis pour arriver à cette conclusion, certes mais je n’ai pas beaucoup de temps et je voudrais aussi parler des bienfaits du don sur notre capacité à être plus heureux et qui dit « plus heureux » dit aussi en meilleure santé.
Et peut-être aurez-vous aussi envie de faire vos propres recherches et propres conclusions sur l'origine du don ?
Je laisse les psychanalystes, les philosophes, les sociologues, les théologiens vous offrirent d’autres propositions.
Au final, le plus important ne sont pas les définitions, les polémiques, c’est l’acte lui-même : le don. Les actes nés du cœur sont le langage de l’âme et non de la bouche.
Grâce à ce don je m’enrichis de quelque chose de plus grand, de plus impalpable.
Certains vont m’objecter que l’on peut donner à une association, un mouvement, une institution, peu importe, mais qui sont porteurs d’entropie. Alors est-ce que ce type de don est également associé à rendre plus heureux ?
Oui si on ne connait pas les objectifs réels.
Si on connait les projets entropiques.... ? C’est une autre histoire… et peut-être serons-nous heureux si les valeurs liées à l’amour ne nous habitent pas ? S'il n’y a pas de culpabilité ou du remord ou de la honte en nous ! Il est vrai que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Il nous est demandé « Qui voulons-nous servir ? » Le petit soi ou le JE SUIS en majuscule ?
Il s'agit, pour chacun d’entre nous, d'apprendre à développer le discernement et sa responsabilité.
A-t-on besoin de la science pour nous le démontrer ? Non, en fait ! Mais peut-être est-il important de comprendre comment « être heureux » peut améliorer notre santé, quels sont les mécanismes mis en place par le corps contribuant à un mieux-être ?
A savoir : la générosité aurait ses saisons.
C’est ce que suggère un article paru dans LA VIE ( cet article paru dans La Vie,) qui pointe avec justesse les nombreuses variables auxquelles doivent faire face les associations qui reposent sur la générosité du public pour perdurer. S’il y a bien une saisonnalité des comportements, n’oublions pas que les besoins, eux, se font sentir toute l’année !
Donner rend donc heureux !
Michaël Mangot explique que le don a un impact considérable sur les 3 niveaux du bonheur : (Mickaël Mangot est économiste et conférencier, ses domaines d’intervention privilégiés sont la finance comportementale, l’économie du bonheur et l’économie générationnelle, il décrypte les recettes du bien-être des individus pour questionner le bien fondé des choix économiques : “Faisons-nous ce qu’il faut pour être heureux ?”)
o le bonheur à court terme : émotions ressenties en temps réel,
o à moyen terme : satisfaction face à sa vie,
o et à long terme : bien-être psychologique profond.
La générosité du geste donateur active en effet plusieurs leviers qui boostent l’estime de soi, notre sensation de bien-être et de liens avec les autres, le sentiment d’autonomie et de faire un geste porteur de sens et de changement positif.
Donc donner génère du plaisir
Donner fait ressentir des émotions positives bien supérieures à celles générées aux dépenses faites pour soi-même.
Donner fait aimer sa vie.
Selon l’étude pro-social "spending and well-being", (dépenser et mieux être) on se sent plus riche en donnant !
En effet, utiliser librement son argent pour soutenir des causes qui nous sont chères augmente la sensation de richesse.
Donner alimente un bien-être durable : car quand on donne, on se sent bien, on donne du sens à sa vie en réalisant une action qui a un impact pour quelqu’un, sur la société et l’on crée de nouveaux liens autour d’un projet commun.
Et tous les effets bénéfiques du don s’appuient sur des études psychologiques et neurologiques : une étude de 2013 démontrait ainsi les ressorts cognitifs et affectifs pour lesquels donner rend heureux.
Que se passe-t-il dans le cerveau lorsque l’on donne? Pourquoi donner, être généreux, altruiste nous rend heureux ?
Je vous signale la conférence du 29 nov 2022 donnée aussi par zoom par l’Institut Imagine dont l'objet est "donner rend heureux, explications par les neurosciences"
Si vous êtes ou si vous voulez vous abonnez : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/neurobiologie/pourquoi-etre-genereux-rend-heureux-12636.php
Une libération d'hormones ....
Donner sans arrière-pensée, génère un sentiment de bonheur qui se traduit par la libération d’hormones comme la dopamine, l’hormone libérée par notre centre de récompense du cerveau, elle exprime aussi notre joyeuse expectative du meilleur. Autre hormone la sérotonine, l’hormone du bonheur et l’ocytocine, l’hormone de l’amour, du lien.
Des neurobiologistes ont, pour la première fois, trouvé le lien cérébral qui explique pourquoi la générosité engendre du bonheur.
Des résultats d'imagerie médicale ont déjà révélé que les personnes généreuses présentent une activité cérébrale supérieure dans certaines parties du cerveau (notamment la jonction temporo-pariétale et d’autres).
Le bonheur, lié au plaisir et aux récompenses, met en jeu d’autres aires du cerveau, celles du circuit de la récompense, (notamment le striatum ventral). Mais on ignorait jusque-là si ces structures étaient liées. Elles le sont, c’est ce que Soyoung Park et ses collègues, des universités de Lübeck en Allemagne, de Chicago aux États-Unis et de Zurich en Suisse, ont démontré.
En quoi consistait l'étude :
Dans la seconde partie de l’expérience,
Les résultats de cette étude n’étonnent pas :
Pour faire court, le bonheur et la générosité sont donc liés dans le cerveau via une modulation de différentes aires du cerveau (du striatum par la jonction temporo-pariétale).
D’un point de vue économique, sacrifier ses propres ressources pour autrui n’est pas rationnel. Certains chercheurs ont supposé que le don augmente le prestige de celui qui fait ce geste au sein du groupe ou encore favorise la cohésion et la coopération, D’autres ont suggéré que nous sommes généreux parce que nous attendons quelque chose en retour. Donc cela n’est un acte désintéressé !
Or nous disposons maintenant de preuves comportementales et neurologiques qui révèlent que donner rend simplement – et biologiquement – heureux et que donner est inné. Cela remonterait-il à la Création ?
Il n'est désormais plus possible de l'ignorer, le corps et l'esprit sont indissociables. L’âme aussi. Nous ne pouvons plus concevoir la santé physique sans prendre en compte le mental, les émotions, mais aussi l’âme !
Bien que la question des liens entre l'esprit et le corps ait traversé l'histoire de la médecine et de la science, ce n'est que récemment que les mécanismes de la médecine corps-esprit ont commencé à être mieux compris. Ces processus sont depuis quelques dizaines d'années au centre de très nombreux travaux de recherche. Un jour on étudiera officiellement le lien corps, esprit, âme ? Même si les dites anciennes traditions nous ont déjà tout révélé !
On y arrive...
Ils ont découvert que les gens heureux réduisaient leur risque de mort prématuré de plus de 35 %. L'étude s'est intéressée à 4 000 participants, âgés de 5 à 79 ans, suivis pendant cinq ans. Laps de temps durant lequel les scientifiques ont enregistré le nombre de décès. Au cours de ces 5 ans, les sujets devaient évaluer à quatre moments de la journée leur état d'anxiété ou de bien-être. Au bout de cinq ans, il est apparu que les personnes qui s'estimaient les plus heureuses avaient moins de chances de mourir que celles qui se sentaient malheureux : 3,6% des "heureux" étaient décédés contre 7,3 % des gens "malheureux".
Des chercheurs de l'université américaine Carnegie Mellon de Pittsburgh en Pennsylvanie ont souligné l'impact positif des pensées positives contre ces deux pathologies.
193 patients âgés de 21 à 55 ans ont eu droit à un check-up médical complet. Leur état émotionnel a également été passé en revue, les chercheurs faisant le distingo entre les traits positifs des patients (calme, joyeux, énergique) et négatifs (déprimés, tristes, anxieux, agressifs). Les participants ont consenti à être exposés à des virus responsables du rhume ou de la grippe. Ils ont ensuite été placés en quarantaine pendant six jours pour voir qui contractait l'une ou l'autre de ces pathologies. Résultat, les patients les plus "forts" émotionnellement avaient tendance à moins attraper le rhume ou la grippe. S'ils étaient malades, ils présentaient moins de symptômes et étaient plus résistants que les patients à la personnalité plus "négative".
Un grand coupable dans nos problèmes de santé : le stress !
Le stress est le mécanisme au centre des relations corps-esprit. Le problème est la chronicité du stress.
Je ne vous apprends rien, notre quotidien peut être très stressant. Depuis plus de 2 ans nous vivons une époque de crise grave et on peut constater :
• soit l’individu devient plus égoïste : toutes les sortes de peur, la peur de manquer, d’être rejeté, l’incompréhension, la dissociation cognitive, mais cela représente une minorité de personnes et nos bénédictions doivent les accompagner
• soit l’individu devient plus "ouvert", développe plus de compassion, devient plus lucide, plus généreux car il comprend la fragilité des relations humaines, des institutions et que c’est ensemble que l’on peut survivre, que l’on peut être le changement que l’on veut voir et vivre et renaître à plus grand que l’égo.
Donc notre relation au monde dépend de nos regards, de la manière dont nous cultivons notre jardin intérieur.
Aménageons-nous des portes de sortie en nous offrant des moments de bonheur.
La générosité, l’altruisme, l’amour désintéressé en sont. Offrons ce magnifique bouquet de l’Amour composé de la fleur des dons, de celle de la générosité, de celle de la joie et de celle du bonheur. A vous de composer un magnifique bouquet à offrir quelle que soit la période de l’année.
Belle et douce semaine dans la paix et le don du coeur.
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